Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris cédait du terrain mardi matin (-0,45%), face à la pression tant au niveau commercial que sur le Brexit, dont les investisseurs attendent impatiemment des dénouements concrets.

A 09H38 (07H38 GMT), l'indice CAC 40 reculait de 25,61 points à 5.622,74 points. Il avait terminé légèrement dans le vert (+0,21%) lundi.

Les marchés se sont appuyés sur "les espoirs du dénouement laborieux des négociations commerciales sino-américaines d'une part et des négociations sur le Brexit d'autre part. Mais dans un cas comme dans l'autre, ce n'est pas la fin de l'histoire", observe Tangi Le Liboux, analyste chez Aurel BGC.

Les Etats-Unis et la Chine "ne vont pas résoudre leurs différends de fond dans un éventuel accord partiel", tandis que "Londres et Bruxelles vont devoir s'entendre sur leurs relations commerciales futures", précise-t-il.

Et même si des "avancées sont acquises dans les prochaines semaines, les investisseurs seront ensuite confrontés à la réalité économique du moment: la croissance décroche", souligne l'expert.

L'espoir commercial semblait jusqu'ici dominer depuis la reprise des discussions entre responsables chinois et américains au début du mois.

Mais la Chine a indiqué mardi désapprouver la menace de nouvelles surtaxes américaines au moment où Washington affirme qu'un accord commercial partiel avec Pékin "avance bien" et pourrait être signé par le président américain le mois prochain.

Samedi pourtant, le principal négociateur chinois Liu He avait salué "un progrès substantiel" dans la recherche de l'accord.

"Nous désapprouvons la tactique qui consiste à brandir le bâton des droits de douane à chaque étape, à tout bout de champ et à exercer une pression maximale sur la Chine", a indiqué mardi le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Le Yucheng.

En décembre, de nouvelles surtaxes douanières de 15% doivent entrer en vigueur aux Etats-Unis sur des produits chinois de grande consommation.

Sur la saga du Brexit, "il y a encore beaucoup d'incertitudes, mais la probabilité que l'accord soit finalement adopté a fortement augmenté, avant ou même après le 31 octobre", estime Tangi Le Liboux. "Néanmoins, des rebondissements sont encore possibles. Le vote de ce soir promet d'être serré", nuance-t-il.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est vu refuser lundi un vote du Parlement sur l'accord de Brexit décroché la semaine dernière à Bruxelles, prolongeant la confusion à dix jours de la date prévue pour la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Il faut d'abord que soit adoptée toute la législation nécessaire à la mise en oeuvre de l'accord de divorce. Ces textes d'application doivent être examinés au Parlement britannique à partir de mardi.

Au niveau des indicateurs, la séance sera de nouveau très calme avec essentiellement les ventes de logements existants aux Etats-Unis pour septembre.

Imerys sévèrement châtié

Du côté des valeurs, Thales reculait de 2,25% à 88,46 euros après avoir revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2019.

Imerys dévissait de 11,25% à 33,30 euros après avoir abaissé ses perspectives financières pour 2019 et annoncé la démission de son directeur général, Conrad Keijzer.

Alstom cédait 0,94% à 37,04 euros. Le conseil régional du Grand Est va passer commande de 30 trains pouvant circuler en Allemagne à l'usine Alstom de Reichshoffen (Bas-Rhin), pour un montant de 376 millions d'euros.

Klépierre déclinait de 0,31% à 32,47 euros après un léger recul de son chiffre d'affaires au troisième trimestre et la confirmation de ses objectifs annuels.

bioMerieux reculait de 4,12% à 72,20 euros après avoir averti que son objectif de croissance annuelle du chiffre d'affaires serait désormais dans le bas de la fourchette qui avait initialement été évoqué.

Renault était à l'équilibre (-0,02% à 49,08 euros). Le président du constructeur, Jean-Dominique Senard, a estimé mardi que le futur directeur général du groupe, successeur de Thierry Bolloré récemment limogé, ne serait pas obligatoirement français, lors d'une interview sur France Inter.

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