Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,62% vendredi, à l'issue d'une séance marquée par le rapport sur l'emploi américain de novembre, qui a encore souligné le besoin de soutiens monétaire et budgétaire d'ici la fin de l'année.

L'indice CAC 40 a gagné 34,79 points à 5.609,15 points. Il affiche ainsi une cinquième semaine de hausse d'affilée, même s'il n'a gagné que 0,20% sur les cinq dernières séances.

Derrière cet équilibre, la situation est plus contrastée au niveau sectoriel sur la place Parisienne. Les valeurs décotées ont poursuivi, avec moins d'intensité, leur rebond de novembre, tandis que les valeurs technologiques ont encore souffert.

Si la tendance haussière des indices depuis novembre n'est pas menacée, "les marchés sont dans un entre-deux, avec la fin de l'élan donné par l'optimisme autour des candidats-vaccins et les stimuli qui n'avancent pas", notamment celui du Congrès américain, explique Vincent Boy, analyste à IG.

Les discussions entre responsables parlementaires se poursuivent vendredi pour un accord sur une aide budgétaire aux Américains.

Cette aide est rendue plus pressante par la lecture du rapport sur l'emploi aux États-Unis publié vendredi.

"Baisse des créations d'emplois, baisse des révisions du mois dernier, baisse du taux de participation, le rapport de l'emploi du jour n'est clairement pas bon", relève John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Même la baisse de 0,2 point du taux de chômage, à 6,7%, "est en trompe-l'oeil puisqu'elle est à mettre sur le compte de la baisse du taux de participation" des Américains au marché de l'emploi, continue M. Plassard.

Sans un soutien budgétaire supplémentaire "les licenciements et les faillites vont beaucoup augmenter en fin d'année et début 2021", poursuit M. Boy.

En plus du soutien budgétaire, les marchés attendent également les mesures des banques centrales. La Banque centrale européenne tient une réunion monétaire jeudi, à l'issue de laquelle elle va recalibrer ses mesures de soutien prises au début de la crise, en prenant en compte les nouveaux confinements en Europe.

"La montée de l'euro face au dollar ne l'aide pas" et sera un autre point d'attention, estime Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Les discussions autour du Brexit ou celles entre les 27 pays de l'Union européenne sur le plan de soutien seront aussi suivies par les marchés.

Les valeurs pétrolières montent

Les entreprises liées au pétrole avançaient dans le sillage des cours du brut après un accord trouvé par les principaux producteurs d'or noir pour ralentir le retour sur le marché de barils à partir de janvier. TechnipFMC a grimpé de 7,56% à 8,20 euros et Total a gagné 3,36% à 37,69 euros.

Les valeurs décotées gardent leur élan

Sur la semaine, les valeurs en plus forte progression sont de nouveau les valeurs cycliques, qui dépendent de l'activité économique et dont les perspectives sont améliorées avec la diffusion d'un vaccin.

C'est le cas des banques, avec Crédit Agricole qui a gagné 12,02% à 11,05 euros sur les cinq séances, de l'automobile avec Renault qui a pris 4,69% à 35,72 euros ou encore l'aéronautique avec Airbus qui a progressé de 5,57% à 96,22 euros.

A l'inverse, la technologique Worldline, qui fait partie des valeurs qui ont profité de la crise depuis mars, s'est encore repliée de 0,54% vendredi, perdant sur la semaine 5,06% à 74,30 euros.

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