PETROLE : Enregistre un plus bas en 2017, 9% de chute sur la semaine
 

Au cours de la semaine passée, les cours du pétrole ont chuté à un nouveau plus bas de l'année suite à la publication de chiffres hebdomadaires sur les stocks de pétrole. Les stocks de brut sont ressortis après l'annonce du département de l'Energie (DoE) à 8.2 millions de barils alors que l'attente était de seulement 1.1 million, une hausse des réserves jugée inquiétante puisque la semaine passée ces stocks n'étaient "que" de 2.5 millions de barils. A l'heure actuelle, le niveau de production de barils américains retrouve ses niveaux d'il y a un an. Dans cette même dynamique et sans surprise désormais, le décompte hebdomadaire des forages pétroliers par Baker Hughes a fait état d'une nouvelle hausse du nombre de puits en activité.

Conséquence, le prix du baril de WTI est tombé en fin de semaine sous le seuil psychologique des 50 dollars à 48.49 dollars sur le contrat pour livraison "avril" au Nymex.

Les investisseurs semblent désormais prendre conscience que l'offre reste actuellement trop élevée, les réserves ne semblent pas en passe de diminuer pour les semaines à venir.

Ce retour marqué des vendeurs s'est accéléré en cours de semaine passée après l'annonce d'un bond conséquent des réserves américaines. Il s'agit de nouveaux records comme le présente le graphique ci-dessous.
 

Concrètement, l'inquiétude est de mise, le marché commence à prendre en compte le possible échec de l'accord entre les pays membres de l'Opep et d'autres pays. Le quota de réduction de la production initialement prévu pourrait être remis en cause puisque cet accord n'incluant pas les Etats-Unis a ouvert une brèche favorable aux compagnies américaines.

Techniquement, en données journalières, le cours a stoppé sa chute au niveau des 48 dollars, correspondant à la borne basse d'une oblique ascendante. D'autre part, la moyenne mobile à 20 jours entame le croisement de la moyenne mobile à 50 jours, signe d'un début de retournement de tendance plus marqué. Il conviendra donc de rester très attentif à ce seuil des 48 dollars. Si une cassure s'opère, le prochain niveau pertinent à tester serait autour des 43 dollars le baril.

 


CUIVRE : Une grève qui s'éternise dans la plus grande mine du monde

 
Il y a moins de trois semaines, le cours du métal rouge atteignait un plus haut de presque deux ans à plus de 6200 dollars la tonne. De récents évènements pèsent aujourd'hui fortement sur le cours du cuivre. En fin de semaine, ce dernier naviguait autour des 5700 dollars la tonne après avoir abandonné près de 3.3% sur la semaine écoulée, il s'agit de la plus forte baisse hebdomadaire depuis décembre. 

Une première par sa durée, le site chilien d'Escondida est à l'arrêt depuis deux mois désormais. La situation ne devrait pas se décanter prochainement et cela inquiète fortement les marchés. La raison de cette grève : l'échec des négociations visant à renouveler des accords collectifs prévus depuis quatre ans maintenant. Ce week-end, de nouvelles négociations ont échoué, de sorte que la prolongation de la grève a été votée.

Cette exploitation, première mine de cuivre au monde, produit 5% du cuivre mondial (927.000 tonnes de métal rouge par an) et emploie 2500 personnes. Elle est la propriété du géant britannique de l'extraction minière de pétrole et métaux BHP Billiton.

Depuis le départ de ce mouvement de grève, c'est déjà plus de 100.000 tonnes de cuivre qui n'ont pu être produites sur ce site. Cela handicape nettement le Chili, premier producteur mondial de cuivre avec près d'un tiers de l'offre totale puisque sa production a chuté de 12% à l'heure actuelle.
Conséquence indirecte, sur ces deux derniers mois le cours de l'action BHP Billiton a baissé de 15%. Comme palliatif, la société britannique entend désormais recourir à des intérimaires pour relancer la production dans sa mine.

Graphiquement, en données journalières, le cuivre a franchi sa moyenne mobile à 50 jours, sous les 5800 dollars la tonne en fin de semaine passée. La dégradation graphique pourrait se voir enrayée à court terme. En effet, sur ce début de semaine, le cours du cuivre se reprend quelque peu selon l'indice européen Eurofirst 300 relatif aux valeurs liées au secteur des ressources de base. Le cuivre revient tester désormais les 5800 dollars. Si le cours ne tient pas ce support, le métal pourrait à terme se diriger vers les 5550 dollars la tonne, correspondant à un support précédemment touché à deux reprises ces derniers mois et point de rencontre avec sa moyenne mobile à 100 jours.