(Actualisé avec Abbas, ICG)

28 janvier (Reuters) - Donald Trump a présenté mardi un plan de paix pour le Proche-Orient qui entérine la souveraineté israélienne sur les colonies de Cisjordanie et propose quatre ans de négociations pour parvenir à la création d'un Etat palestinien morcelé avec Jérusalem-Est pour capitale.

Voici quelques-unes des réactions suscitées par ce plan :

* BENJAMIN NETANYAHU, Premier ministre israélien :

"Vous avez dessiné aujourd'hui un avenir brillant, un avenir brillant pour les Israéliens, pour les Palestiniens et pour la région, en présentant une voie réaliste vers une paix durable."

"Je sais qu'il y aura de l'opposition. Il y a toujours de l'opposition. Je sais qu'il y aura de nombreux obstacles le long de la route, beaucoup de critiques. Mais nous avons un vieux proverbe juif qui dit: 'Si ce n'est pas maintenant, alors quand? Si ce n'est pas nous, alors qui ?'"

* MAHMOUD ABBAS, président de l'Autorité palestinienne

"Je dis à Trump et Netanyahu : Jérusalem n'est pas à vendre, nos droits dans leur ensemble ne sont pas à vendre et ne sont pas l'objet de marchandages. Et votre accord, cette conspiration, ne passera pas."

* SAMI ANOU ZOUHRI, responsable du mouvement palestinien Hamas :

"La déclaration de Trump est agressive et provoquera beaucoup de colère."

"La déclaration de Trump sur Jérusalem est absurde et Jérusalem sera toujours une terre pour les Palestiniens (...). Les Palestiniens contesteront et accord et Jérusalem restera une terre palestinienne."

* AYMAN SAFADI, ministre jordanien des Affaires étrangères :

"La Jordanie soutient tous les efforts sincères visant à obtenir une paix juste et globale", dont la seule voie est l'établissement d'un Etat palestinien indépendant sur les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.

* Le HEZBOLLAH libanais, dans un communiqué :

"Le projet de règlement contenu dans ce plan est des plus dangereux. Il vise à se débarrasser du droit au retour (des réfugiés palestiniens), à priver le peuple palestinien de son droit sur ses terres (...) et à créer des tensions sociales et démographiques et de la sédition qui ne serviront que les intérêts de l'ennemi et ses buts expansionnistes."

* En TURQUIE, le ministère des Affaires étrangères rejette un "plan d'annexion qui vise à tuer la solution à deux Etats et à voler des terres aux Palestiniens". Ce plan est "mort-né", ajoute-t-il.

* En EGYPTE, le ministère des Affaires étrangères a appelé "les parties concernées à examiner de manière attentive et minutieuse la vision américaine pour parvenir à la paix et à ouvrir les canaux du dialogue, sous les auspices des Etats-Unis, pour la reprise des négociations".

* DOMINIC RAAB, ministre britannique des Affaires étrangères :

"C'est à l'évidence une proposition sérieuse".

"Seuls les dirigeants d'Israël et des territoires palestiniens pourront déterminer si ces propositions peuvent répondre à leurs besoins et aux aspirations des peuples qu'ils représentent. Nous les encourageons à donner à ces plans un examen sincère et juste et à voir s'ils pourraient constituer une première étape sur la voie du retour aux négociations."

* NAFTALI BENNETT, ministre israélien de la Défense :

"Nous ne laisserons pas le gouvernement d'Israël reconnaître un Etat palestinien en tout état de cause."

* ROBERT MALLEY, président de l'International Crisis Group (ICG) :

"En dehors des considérations de politique intérieure et israélienne qui ont déterminé le moment de la publication de ce plan, le message aux Palestiniens, réduit à l'essentiel, est : vous avez perdu, tournez la page. Et le message aux autres partenaires est qu'ils ont causé de graves torts en approuvant des demandes palestiniennes jugées irréalistes par l'équipe Trump."

* ABDOULKHALEQ ABDOULLA, politologue aux Emirats arabes unis :

"Il y a cent ans, la déclaration Balfour a donné 40% de la Palestine aux Israéliens et aujourd'hui, la déclaration Trump a offert le reste de la Palestine à l'ennemi israélien." (Rédactions de Reuters, version française Jean-Stéphane Brosse)