R a p p o r t

i n t é g r é 2 0 2 0

Conduire le progrès

Comprendre

Portfolio. Analyse des tendances à l'issue d'une année hors normes.

page 04

Conduire le progrès

Tribune. Notre vision stratégique à horizon 2023.

page 14

Protéger et agir

Santé. Comment répondre

  • l'accroissement des besoins mondiaux en santé ? page 24

Client. Comment simplifier

et améliorer l'accès à nos services pour nos clients ? page 32

Climat. Comment accélérer la transition face à l'urgence climatique ? page 40

Mesurer notre impact

Reporting. Indicateurs financiers et extra-financiers du Groupe AXA .

page 48

  • quoi ressemblera le monde de l'après-Covid ? Pour répondre à cette question, qui a animé tous les débats au cours de l'année 2020, AXA n'a cessé d'interroger ses parties prenantes, de dialoguer avec les experts de son écosystème. Ce rapport livre leur analyse de l'impact du Covid-19 sur nos systèmes de santé, notre économie, notre environnement, nos usages, notre société.

Cette analyse des tendances a bien sûr été intégrée

aux réflexions stratégiques d'AXA. Le Groupe ressort

de cette crise solide et renforcé dans les choix

qui l'ont guidé depuis 2016 et qui constituent

aujourd'hui le socle de son nouveau plan stratégique,

Driving Progress 2023.

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Ce plan répond à la raison d'être formulée

en 2020 par AXA, « agir pour le progrès humain en protégeant ce qui compte », qui guide la contribution que veut porter le Groupe et se traduit en actions concrètes pour protéger la santé de chacun, faciliter l'accès et l'usage de l'assurance

  • tous ses clients, accompagner la transition vers une économie durable.

Comme chaque année depuis 2016, nous rendons compte de cette contribution à travers une mesure transparente de notre impact financier et extra-financier. Cette démarche de reporting intégré s'inspire du cadre de référence publié par l'International Integrated Reporting Council.

AXA - Rapport intégré 2020

  • La pandémie de Covid-19 a mis en lumière de nombreuses failles dans le fonctionnement de nos systèmes de santé, mais aussi dans la prise en charge de nos concitoyens les plus âgés et les plus vulnérables. Elle a aussi révélé l'importance des facteurs socio-économiques dans les risques de santé. Autre point de vigilance, le nombre de patients ayant interrompu leur suivi médical dans le cadre d'une autre pathologie grave ou chronique, comme le cancer, le diabète ou les maladies cardiovasculaires.

Avec le vieillissement de la population, nous devons améliorer la prise en charge de la multi- morbidité, encore insuffisante même si l'on progresse. Enfin, nous devons tirer les leçons des erreurs commises vis-à-vis de nos aînés, en raison notamment d'une mauvaise coordination entre les services de santé et les services sociaux. Tous ces enjeux sont plus que jamais au cœur de nos sociétés : trouver un bon équilibre entre les intérêts des jeunes et ceux des moins jeunes, protéger

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les moins privilégiés, mieux

intégrer les personnes âgées

dans la vie sociale et économique…

Les dures leçons de la pandémie

nous mettent au défi de transformer

radicalement nos systèmes de

santé et d'aide sociale, en utilisant

de nouvelles perspectives et avec

une nouvelle détermination. »

C O M P R E N D R E _ E N J E U X S A N T É

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_TOM KIRKWOOD

Professeur à la Newcastle

University (Royaume-Uni),

doyen de la chaire santé et

vieillissement, membre du

comité scientifique du Fonds

AXA pour la Recherche

  • Les maladies chroniques sont responsables de 71 % de la mortalité mondiale, et ce taux croît avec
    le vieillissement de la population. Les malades chroniques ont été les premières victimes de la pandémie de Covid-19. Non seulement ils sont plus vulnérables en raison de leurs comorbidités, mais les interruptions ou les abandons de traitement
    ont augmenté avec les perturbations de nombreux services liées à la pandémie. Maintenir les diagnostics et la continuité des soins est essentiel, et les systèmes de santé se sont progressivement adaptés en déployant des solutions comme la télémédecine et les soins à domicile. Mais, pour déterminer les meilleures modalités de prise en charge, il faut savoir évaluer les risques de chacun en fonction de sa pathologie et
    de son profil. Nos travaux consistent
  • optimiser la gestion des soins des malades chroniques, par exemple en nous appuyant sur la modélisation des données pour rationaliser les plannings médicaux ou organiser leur répartition au sein d'un réseau d'établissements. Ces outils nous servent également
  • étudier leur comportement, notamment le suivi des traitements et leur mode de vie. Car l'ultime défi reste de les rendre acteurs de leur propre santé, tant sur le plan thérapeutique que préventif. »

_EVRIM DIDEM GUNES Professeur de management opérationnel à la Koc University d'Istanbul (Turquie), titulaire d'un prix du Fonds AXA pour la Recherche

AXA - Rapport intégré 2020

C O M P R E N D R E _ E N J E U X É C O N O M I Q U E S

  • L'épidémie de Covid-19 illustre parfaitement l'interconnexion croissante des risques : la crise, sanitaire à l'origine, s'est rapidement accompagnée d'une crise sociale, économique, culturelle, politique et géopolitique. Aux États-Unis, l'épidémie a affecté les membres de la communauté afro-américaine de manière disproportionnée.
    À leur faible niveau de revenus moyens s'ajoutent la prévalence de problèmes de santé préexistants et un taux de chômage plus élevé qui complique l'accès aux soins.
    À l'échelle mondiale, la complexité de la crise a considérablement pesé sur le système international, en fragilisant l'OMS, le FMI et
    la Banque mondiale, confrontés à des défis sans précédent. L'Union européenne est elle aussi

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  • un tournant crucial, notamment sur le sujet de la gestion de la dette. La crise a également attisé
    les tensions internationales, pas seulement entre les États-Unis et la Chine, mais aussi, par exemple, avec la Russie. Cette crise sanitaire a fragilisé les démocraties de premier plan. Le recours à l'état d'urgence, la généralisation du confinement, le traitement des données de santé personnelles ont en effet porté un coup aux libertés individuelles. »

_JAMES PETER BURGESS Professeur de philosophie et de sciences politiques à l'ENS Paris (France), titulaire d'une chaire de géopolitique des risques du Fonds AXA pour la Recherche

« Les chaînes d'approvisionnement

- de l'achat des matières premières à la livraison des biens au consommateur - n'en finissent pas de s'allonger. Cela s'explique par la complexité des produits finis, dont la fabrication repose sur des fournisseurs nombreux et géographiquement dispersés, spécialisés pour chaque pièce.

Ce modèle permet aux entreprises de réduire les coûts, mais au prix d'une logistique lourde dont la crise

liée au Covid-19 a révélé la fragilité. 7 Sa particularité est qu'elle a conjugué

un choc de l'offre - fermeture de sites de production, perturbations dans les transports… - et une profonde évolution de la demande (baisse des achats traditionnels, accroissement des achats en ligne). En temps normal, de tels déséquilibres suffisent à créer des dysfonctionnements. En temps de crise sanitaire et économique, cela peut dégénérer en paralysie complète. Pour sécuriser ces chaînes logistiques, les entreprises ont plus que jamais besoin d'une approche globale de la gestion des risques qui s'appuierait sur les assurances, mais aussi sur un fonds d'urgence faisant office de tampon en cas de crise. Et les nouvelles technologies, permettant de mieux analyser et prévenir les risques, deviennent incontournables : les entreprises les plus résilientes pendant cette période critique sont d'ailleurs celles qui avaient investi dans ce domaine. »

_ANDREEA MINCA

Professeur associé à la Cornell University (États-Unis), titulaire d'un prix du Fonds AXA pour la Recherche

AXA - Rapport intégré 2020

« Les pressions que nous exerçons sur la nature à travers nos modes de consommation et de production favorisent l'émergence de pandémies telles que celle du Covid-19. Les zoonoses, ces maladies qui se transmettent des animaux à l'homme, sont

la conséquence directe de l'érosion de la biodiversité, car la destruction des écosystèmes augmente considérablement le risque de contacts entre les espèces et donc la transmission d'agents infectieux. La sécurité alimentaire mondiale, qui s'appuie sur les services écosystémiques gratuits fournis par la nature à l'homme, repose sur un grand nombre d'espèces sauvages.

Or la population de vertébrés a chuté de 68 % en moins d'un demi-siècle. Nous sommes à la fois responsables et victimes de ce déclin : feux, sécheresses, raréfaction de l'eau, baisse des rendements agricoles et pandémies… La nature est notre assurance vie et la crise sanitaire doit nous permettre de prendre conscience de ces enjeux pour

8opérer la transition vers une économie durable et résiliente.

Les entreprises peuvent et doivent jouer un rôle capital dans la préservation de la biodiversité en contribuant à développer une économie circulaire, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à stopper la déforestation.

En se mobilisant, elles peuvent influencer tous les acteurs de la chaîne de valeur, des fournisseurs aux employés en passant par le consommateur. La société attend de l'entreprise qu'elle soit actrice du changement. »

_VÉRONIQUE ANDRIEUX Directrice générale du WWF France

C O M P R E N D R E _ E N J E U X C L I M A T I Q U E S

« Les confinements à répétition durant la pandémie de Covid-19 ont eu des répercussions positives sur l'environnement : baisse des émissions de CO2, meilleure qualité de l'air, moindre pression sur la faune sauvage… Si leur impact sur le climat est faible - la diminution temporaire des émissions de CO2 est limitée par rapport aux quantités accumulées dans l'atmosphère -, ils auront permis d'observer nos interactions avec l'environnement et de provoquer une prise de conscience accrue des enjeux climatiques : l'occasion pour chacun de consommer de manière plus durable et de chercher

à réduire son empreinte carbone.9 Pour se rapprocher d'une trajectoire

de réchauffement limité à + 2 °C, il faudra cependant faire bien plus d'ici 2030 : continuer à "décarboner" la production d'électricité et les transports, améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, changer les pratiques agricoles, stopper la déforestation là où elle a lieu. Les plans de relance nous offrent une chance inédite d'y parvenir. Pour que les fonds publics injectés bénéficient à la fois à l'économie et à l'environnement,

il faut favoriser les investissements verts et créer les conditions réglementaires et socio-économiques pour diriger les investissements privés vers la neutralité carbone. Fermer notre économie ne peut constituer une réponse viable à

la crise climatique : nous devons rapidement la transformer et veiller au transfert de l'emploi vers les secteurs vertueux si nous voulons limiter le changement climatique et protéger l'environnement. »

_OLIVIER BOUCHER Climatologue, directeur adjoint de l'Institut Pierre-Simon Laplace, membre du conseil scientifique du Fonds AXA pour la Recherche

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