Source : Journal Investir du 1 août 2020
M6-MÉTROPOLE TV Vers un redressement progressif du marché publicitaire
Le titre a bondi de 12 %, mercredi, en réaction à la publication des comptes semestriels mais reste en chute de 38 % depuis le début de l’année. Lors des six premiers mois, le bénéfice d’exploitation a reculé de 43,1 %, à 84,4 millions d’euros, soit une marge de 15,1 % (– 5,6 points). A titre de comparaison, celui de TF1 a baissé de 58,4 %, à 67,8 millions, soit une marge de 7,7 % (– 6,5 points). Les deux groupes ont fait preuve de souplesse, mais la réduction des coûts a absorbé 59 % de la perte de chiffre d’affaires chez M6, contre 36 % seulement chez TF1. Cela malgré un moindre taux d’absorption de la baisse des revenus publicitaires des pôles Télévision par celle des coûts de programmes (42 % chez M6, 52 % chez TF1).
D’autres économies de frais de gestion (pour 43 millions) ont été trouvées. Outre cette flexibilité, la Bourse a apprécié une baisse moins importante que prévu des recettes publicitaires des chaînes gratuites au deuxième trimestre, soit – 41,7 % (– 43,6 % hors intégration de Gulli), au lieu de – 50 % comme attendu. Le recul est ainsi de 25,5 % sur le semestre (– 28,1 % à périmètre constant) et le groupe évoque un retour vers la normale en juillet. Selon Oddo BHF, les rentrées publicitaires ne baisseraient plus que de 6,5 % au troisième trimestre. Le coût des grilles de programmes a été abaissé de 20,3 % sur le semestre, soit 49 millions d’économies, ce qui est conforme à l’objectif annuel (– 20 %, à 400 millions).
ATOUTS DANS LE CINÉMA
Face à Netflix, M6 devrait bénéficier de la levée imminente de l’interdiction de diffusion de films les mercredi, vendredi et samedi soir, ainsi que le dimanche en journée.
M6 a d’ailleurs anticipé en prévenant le CSA, avec Le Petit Nicolas, samedi 11 juillet. En même temps, la publicité pour les films va être autorisée. Si le contenu cinématographique est cher, le groupe possède un catalogue de 1.300 films, après l’achat, début juillet, de 15 long-métrages supplémentaires, dont la trilogie Belle et Sébastien. Le lancement de la plateforme Salto (avec TF1 et France Télévisions), le 1er octobre, sera aussi un atout, malgré les frais de démarrage. D’autant que M6 a développé en interne la technologie de streaming choisie (Bedrock, filiale encore détenue à 50 %).
Quant à la radio, ses coûts sont moins flexibles qu’à la télévision.
Après un petit déficit fin juin, elle devrait revenir dans le vert sur l’exercice. Les stations (RTL, RTL2, Fun Radio) sont un atout stratégique, associées aux chaînes (M6, W9, 6Ter) et combinées au numérique (6Play) pour le replay et les podcasts.
NOTRE CONSEIL
l ACHETER : le bénéfice net devrait reculer, passant de 172,7 millions d’euros en 2019 à 100 millions en 2020 (hors plus-values exceptionnelles de 120 millions), avant de rebondir vers 150 millions l’an prochain. Ce redémarrage espéré est encore mal pris en compte par le marché.
Objectif : 13 € (MMT).
Prochain rendez-vous : le 27 octobre, résultats trimestriels.
