Brian S. Wesbury et Robert Stein expliquent en substance que les conditions pour une récession ne sont pas réunies et que les analystes se fourvoient en cherchant à attribuer la consolidation actuelle à une cause précise. "Post hoc ergo propter hoc" : ce n'est pas parce que la correction actuelle intervient après un événement particulier qu'elle lui est forcément imputable. En particulier, le duo trouve un peu ridicule de mettre les remous actuels au passif de la Fed : les anticipations de politique monétaire étaient connues et n'ont pas changé, ou à peine. Les investisseurs parlaient déjà d'apocalypse quand la Fed a annoncé sa première hausse de taux, puis lorsqu'elle a prévenu qu'elle allait commencer à réduire son bilan. Au final, ils ont eu tort, la banque centrale a eu raison et cela ne devrait pas être très différent cette fois. "Le QE n'a jamais fait monter les actions, le supprimer ne les fera pas baisser", selon Wesbury et Stein, qui pensent que la probabilité d'une récession reste faible et que la passe actuelle est un coup de fatigue passager et pas une alerte majeure.
 
Les deux économistes sont conscients que la phase haussière s'achèvera un jour, mais jugent que ce n'est pas pour tout de suite. Ils conseillent aux investisseurs de ne pas se focaliser sur le langage de la Fed mais sur les fondamentaux de l'économie : entreprenariat et bénéfices. Et ils donnent pour finir un conseil avisé sur les réactions de Donald Trump aux décisions de la Fed. Venant de n'importe quel autre Président américain, ces commentaires auraient de quoi inquiéter. "Mais nous savons tous que Trump n'est pas le genre de Président à garder son avis pour lui sur quelque sujet que ce soit. S'il le pense, il le dit", ajoutent les deux économistes. Conclusion ? "Par pitié, considérez ses commentaires sur la Fed dans ce contexte. C'est exactement ce que Jérôme Powell à l'air de faire". 
 
Le CAC40 a finalement démarré en baisse de -0,1% à 5 089 points, avant la première grosse livraison de trimestriels de sociétés américaines, avec les poids-lourds Johnson & Johnson, UnitedHealth, Netflix, IBM, Goldman Sachs et Morgan Stanley. Dans le reste du monde, le groupe minier BHP Billiton et la SSII indienne Infosys seront aussi de la partie.
 
Les temps forts économiques du jour
 
Les chiffres de l'emploi britannique seront présentés à 10h30 (consensus taux de chômage 4%), avant à 11h00 une série d'indicateurs européens : la balance commerciale de la zone euro et l'indice ZEW allemand. Aux Etats-Unis, la production industrielle & l'utilisation des capacités (14h30 : consensus +0,2% & 78,2%) précéderont l'étude JOLTS sur les ouvertures de postes (consensus 6,9 millions) et l'indice NAHB du marché immobilier (consensus 68).
 
Il faut 1,15735 USD pour 1 EUR ce matin. L'or noir grappille quelques cents à 71,86 USD pour le brut léger américain WTI et à 81,06 USD pour le Brent de Mer du Nord. L'once d'or est ferme à 1 226 USD.
 
Les principaux changements de recommandations
 
  • Goldman Sachs passe de neutre à acheter sur Admiral, avec un objectif porté de 1 994 à 2 352 GBp.
  • Fidentiis Securities reprend le suivi d'Amplifon à conserver en visant 18,50 EUR.
  • Baader Helvea passe de vendre à conserver sur Basilea en visant 55 CHF contre 50 CHF précédemment.
  • Fidentiis Securities reprend le suivi d'Enel à l'achat en visant 5,75 EUR.
  • Bernstein entame le suivi d'Imperial Brands à surperformance.
  • Fidentiis Securities reprend le suivi de Moncler à conserver en visant 39,50 EUR.
  • SpareBank passe de conserver à acheter sur Nordic Semiconductor en visant 50 NOK.
  • Jefferies abaisse de 16 à 15,10 EUR son objectif sur Orange Belgium en restant à conserver.
  • Jefferies abaisse de 21,30 à 21,10 EUR son objectif sur Proximus en restant à conserver.
  • Fidentiis Securities reprend le suivi de Safilo à la vente en visant 2,85 EUR.
  • JP Morgan revalorise SES de 10,70 à 21 EUR en passant de souspondérer à neutre.
  • Oddo BHF entame le suivi de Siltronic à l'achat en visant 125 EUR.
  • HSBC passe d'acheter à conserver sur Smith & Nephew, dont l'objectif recule de 150 à 140 GBp.
  • Morgan Stanley reprend le suivi de Telia à l'achat en visant 44 SEK.
  • JP Morgan abaisse Wacker Chemie de neutre à souspondérer en visant 86 EUR contre 132 EUR précédemment.
 
L’actualité des sociétés
 
Safran équipera de son moteur Silvercrest modifié les 325 Cessna Citation vendus par Textron à NetJets. De son côté, Dassault Aviation va accroître la production de certains Falcon pour faire face à la demande, en particulier le 8X. Unibail-Rodamco-Westfield va vendre la Tour Ariane (La Défense) au fonds GIC pour 465 millions d'euros. Colonial va racheter 22% de Société Foncière Lyonnaise à GIC et DIC, pour porter sa détention à 80,74%, à un prix bas de 69,58 EUR, présentant une décote de 18,8% sur l'ANR. Opel (Peugeot) va rappeler 9 200 véhicules pour une modification et non 100 000 comme annoncé par l'Allemagne.
 
Les livraisons de fer de Rio Tinto reculent au T3 après quatre trimestres de progression, mais à cause d'arrêts de maintenance et d'un grave accident. Le réassureur allemand Talanx avertit sur ses résultats à cause de contrats sur des biens industriels. Le cofondateur de Microsoft, Paul Allen, est mort à l'âge de 65 ans. Swisscom réfléchit à l'avenir de sa filiale italienne Fastweb, selon Bloomberg, notamment à un rapprochement avec son rival 3 (CK Hutchinson). Donald Trump a estimé que Sears était mal géré, ce qui a causé sa faillite, oubliant peut-être que son Secrétaire au Trésor, Steve Mnuchin, a fait partie du conseil d'administration de 2005 à 2016.