* Total a pris une participation de 35% dans deux gisements kurdes

* Il détient une part de 18,75% dans le champ de Halfaya

* Bagdad conteste au Kurdistan le droit de conclure des accords sans son aval (Avec précisions)

BAGDAD, 13 août (Reuters) - Les autorités irakiennes ont prévenu le groupe pétrolier Total qu'il devait renoncer à un accord conclu avec la région autonome du Kurdistan irakien ou céder sa part dans le gisement pétrolier de Halfaya, a indiqué lundi un porte-parole du ministère de l'Energie.

Total est avec les Américains Exxon et Chevron l'une des majors étrangères qui ont jusqu'à présent ignoré les mises en garde de Bagdad contre tout accord conclu directement avec les autorités autonomes kurdes.

Le groupe français, qui exploite le site d'Halfaya, dans le sud-est du pays, a annoncé début août avoir signé un accord qui porte sur une prise de participation de 35% dans les blocs de Harir et Safen au Kurdistan irakien, en conflit avec le gouvernement central de Bagdad sur les questions pétrolières. (Voir )

"L'Irak a officiellement demandé à Total de geler ou d'annuler son contrat avec la région kurde et de respecter la loi irakienne, ou de vendre sa part dans le champ pétrolier de Halfaya", a déclaré Faiçal Abdallah, porte-parole du vice-Premier ministre en charge de l'Energie, Hussein al-Chahristani.

"Nous avons dit clairement à Total qu'il n'a que deux options. Il n'y a pas d'autre alternative", a-t-il insisté.

Le porte-parole n'a pas précisé si Bagdad avait fixé une date butoir à Total pour prendre une décision.

Le pétrolier français détient une part de 18,75% dans le gisement de Halfaya, exploité par un consortium incluant PetroChina , Petronas et la société publique irakienne South Oil Company.

Total a toutefois fait savoir que les accords avec le gouvernement central étaient moins attractifs que ceux conclus directement avec les autorités autonomes kurdes.

Bagdad considère que le Kurdistan doit obtenir son aval avant de signer un accord avec une société pétrolière étrangère, mais les autorités d'Erbil s'estiment libres de mener la politique de leur choix. (Ahmed Rasheed, Tangi Salaün pour le service français édité par Nicolas Delame)