Après des années d'une croissance de plus de 10%, les ventes automobiles en Russie ont calé en 2014, conséquence d'un affaiblissement général de l'économie locale, victime de la chute des prix pétroliers et des sanctions occidentales liées au rôle de Moscou dans le conflit ukrainien.

Le rouble a chuté également l'an passé, de plus de 40% face du dollar, obligeant le consommateur russe à reporter ses plus gros achats et les industriels à trouver des moyens de réduire les coûts.

Le constructeur automobile américain a dit qu'il arrêterait d'ici le milieu de l'année la production du site de Saint-Pétersbourg, lequel produit la Chevrolet Cruze, l'Opel Astra et la Chevrolet Trailblazer. La fermeture de cette usine coûtera leur emploi à 1.000 salariés.

La marque Opel aura disparu de Russie d'ici décembre et GM arrêtera également d'assembler des Chevrolet dans l'usine GAZ, se concentrant dorénavant sur le haut de gamme en Russie.

"Cette décision permet d'éviter d'investir lourdement dans un marché dont les perspectives à long terme sont très difficiles", a dit le président de GM Dan Ammann.

GM imputera au premier trimestre 2015 la plus grande partie d'une charge exceptionnelle de 600 millions de dollars (567 millions d'euros) liée à la réorganisation de ses activités en Russie, laquelle représentait 1,9% de ses ventes en 2014 contre 2,6% en 2013.

Une contraction de 24% à 35% est prévue pour le marché automobile russe cette année.

"Au moins 70% des voitures vendues actuellement en Russie le sont à perte; les constructeurs ne restent dans ce marché que pour protéger leur part de marché au cas où ça repartirait", commente Oleg Datskiv, directeur général du portail automobile Auto-dealer.ru.

GM va se recentrer sur le haut de gamme, qui résiste mieux que le marché de masse, avec des Cadillac et certaines Chevrolet.

Opel a vendu 912 véhicules en Russie en février, soit 86% de moins qu'en février 2014, a dit un porte-parole du siège allemand d'Opel à Rüsselsheim.

La chute du rouble a obligé la marque allemande à augmenter ses prix à plusieurs reprises, ce qui a provoqué une chute des volumes vendus et à une aggravation des pertes par véhicule, a ajouté le porte-parole.

Comparée à d'autres marques étrangères, Opel souffre d'une faible intégration dans le marché local, important plus de la moitié des pièces nécessaires au montage des véhicules.

Au contraire, 75% environ des pièces des véhicules vendus par Renault-Nissan en Russie sont d'origine locale. La proportion est de l'ordre de 60% pour Volkswagen.

(avec Andreas Cremer à Berlin et Ben Klayman à Detroit, Patrick Vignal et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)

par Gleb Stolyarov et Maria Kiselyova