LONDRES, 10 février (Reuters) - Les investisseurs internationaux ont favorisé les actions, les marchés émergents et les emprunts des entreprises lors de la semaine close mercredi, continuant de jouer le scénario de reflation associé aux promesses de relance de Donald Trump, susceptibles également de doper les actions américaines.

Même si les investisseurs ne savent encore pas grand chose du programme économique du président américain, l'annonce jeudi d'un projet budgétaire "phénoménal" a largement contribué à propulser les trois grands indices de Wall Street à de nouveaux sommets.

"Les flux, en tous les cas cette semaine, montrent nettement que le rally de reflation continue de mener la danse sans faiblir", observent les analystes de Bank of America Merrill Lynch (BAML).

Les investisseurs ont injecté 6,3 milliards de dollars dans des fonds actions au cours de la semaine au 8 février, ces derniers étant en situation de collecte nette pour la sixième semaine d'affilée.

Si les fonds spécialisés dans les actions américaines ont globalement subi des sorties de capitaux, au sein de cette catégorie, les fonds orientés "value" ont au contraire enregistré des entrées de 1,9 milliard de dollars, tandis que les fonds actions japonaises bénéficiaient d'un afflux de 3,4 milliards de dollars, le plus élevé depuis l'élection de Donald Trump, précise BAML dans une étude publiée vendredi.

Les fonds de pays émergents ont également attiré l'argent des investisseurs, les fonds de dettes émergentes récupérant 2,5 milliards de dollars et les fonds spécialisés dans les actions de ces marché un milliard de dollars.

Ces deux types de fonds ont enregistré au total une collecte nette de 11 milliards de dollars depuis le début de l'année, période durant laquelle l'indice de référence des fonds actions émergents a atteint un pic de cinq mois.

Les actions émergentes se sont complètement remises du mouvement vendeur qui avait immédiatement suivi l'élection de Donald Trump le 8 novembre, le discours protectionniste du nouveau président étant alors jugé lourd de menaces pour des pays émergents dont la croissance est très dépendante des exportations.

Désormais, les investisseurs s'intéressent de nouveaux à ces valeurs dit BAML, observant que le protectionnisme affiché de Trump a surtout eu pour effet jusqu'à présent d'affaiblir le dollar.

Une baisse des rendements a favorisé les investissements dans les fonds d'obligations notées en catégorie d'investissement, pour une collecte nette de 7,6 milliards de dollars, la plus étoffée depuis août 2016.

Les emprunts à haut rendement (dits "junk") ont attiré 1,9 milliard de dollars de flux, tandis que les portefeuilles de TIPS, des titres indexés sur l'inflation, ont gonflé d'un milliard de dollars, réalisant leur meilleure performance hebdomadaire depuis l'élection de Trump.

(Claire Milhench; Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)