PARIS (awp/afp) - Les Bourses européennes reculaient lundi, inquiètes de la dégradation des prévisions de croissance du Fonds monétaire international (FMI), des menaces de nouveaux tarifs douaniers imposés en Europe par Donald Trump ou encore la saga du Brexit qui continue.

"Les tensions commerciales et l'abaissement de la prévision de croissance mondiale du FMI ont pesé sur le moral" des investisseurs, souligne David Madden, analyste chez CMC Markets.

Le Fonds monétaire international a révisé mardi à la baisse sa prévision de croissance mondiale, à 3,3%.

"La question des taxes douanières" est l'autre élément négatif du jour, selon Daniel Larrouturou, de Diamant bleu gestion.

Donald Trump a menacé mardi l'Union européenne de nouveaux droits de douane si elle ne mettait pas fin aux subventions à Airbus, au risque de rompre une fragile trêve commerciale. De leur côté, les Européens estiment depuis des années que ce sont les Etats-Unis qui versent des aides illégales à Boeing, leur champion national.

Cette menace "témoigne d'un durcissement" des négociations commerciales entre l'UE et les Etats-Unis, adeptes des droits de douane punitifs comme arme de négociations, souligne l'expert.

Parallèlement, les tribulations du Brexit se poursuivent alors que la Première ministre britannique, Theresa May, a rencontré consécutivement mardi la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, pour qu'ils soutiennent sa nouvelle demande de report lors du sommet européen de mercredi.

Les Britanniques cherchent à obtenir un délai supplémentaire pour la mise en place du Brexit, cette fois au 30 juin, ce qui provoque des tensions internes au sein des 27.

A New York, les indices évoluaient également dans le rouge à la mi-séance: vers 16H20 GMT, le Dow Jones Industrial Average reculait de 0,52%, à 26.204,26 points, l'indice élargi S&P 500 de 0,33%, à 2.886,08 points, et le Nasdaq, à forte coloration technologique, de 0,11%, à 7.944,80 points

L'Eurostoxx 50 a reculé de 0,61%.

A Paris, le CAC 40 a perdu 0,65%, à 5.436,42 points.

Les menaces de Washington ont pénalisé Airbus (-1,86% à 118,50 euros), à la veille du remplacement du patron, Tom Enders, par Guillaume Faury. Toujours dans l'aérien, l'opposition de certains parlementaires à la privatisation d'ADP (-2,05% à 176,50 euros) a plombé l'opérateur aéroportuaire.

L'avertissement américain a également touché le luxe (-1,67% pour Kering à 517,80 euros) et l'automobile (-1,15% pour Renault à 60,99 euros).

Nexans a, lui, profité (+3,56% à 30,25 euros) des déboires de son rival italien Prysmian.

A Francfort, le Dax a chuté de 0,94%, à 11.850,57 points.

Bayer (-0,60% à 60,92 euros) n'a pas bien encaissé l'annonce de 12.000 suppressions d'emplois, dont 4.500 en Allemagne.

Là encore, l'automobile a souffert (-1,32% pour Daimler à 55,23 euros), tout comme le chimiste Merck (-2,63% à 99,76 euros), victime d'une dégradation de sa recommandation.

A Londres, l'indice FTSE-100 s'est déprécié de 0,35%, à 7.425,57 points.

Le spécialiste des services éducatifs Pearson (-1,84% à 822 pence) et le cigarettier Imperial Brands (-0,43% à 2.543 pence) ont particulièrement été sensibles à la fermeté de la livre tandis que le fabricant de spiritueux Diageo (+0,06% à 3.130,50 pence) est parvenu à se maintenir.

La baisse des cours du brut a également tiré le secteur pétrolier vers le bas, à l'image de BP (-0,73% à 574 pence).

A Milan, l'indice FTSE Mib a perdu 0,46%, à 21.672 points.

Amplifon (+1,90% à 17,73 euros) a brillé tandis que Prysmian, affecté par un nouveau problème sur le câble WesternLink (-4,78% à 16,32 euros) ferme la marche.

A Madrid, l'indice Ibex 35 a clôturé en baisse de 0,32%, à 9.407,80 points.

Le pétrolier Repsol s'est dégradé de 1,47% à 15,05 euros tandis que le groupe télécom Cellnex a enregistré la plus forte hausse, +2,86% à 26,22 euros.

A Lisbonne, l'indice PSI 20 s'est replié de 0,67%, à 5.275,60 points.

L'action B de Galp Energia a fini dans le vert (+0,14% à 14,375 euros) et celle de Mota Engil dans le rouge (-2,02% à 2,236 euros).

A Zurich, l'indice SMI a, lui, clôturé à en légère hausse de 0,37%, à 9.582,22 points.

Alcon, le spécialiste de l'ophtalmologie qui remplacera la banque de gestion de fortune Julius Baer (-0,32% à 44,15 francs suisses suisses pour son dernier jour de cotation), a fêté son entrée en Bourse par un bond de 41,59%, à 58,05 francs suisses suisses. Novartis, maison mère d'Alcon, a, de son côté, chuté de 10,56% à 84,81 francs suisses suisses.

A Bruxelles, l'indice Bel-20 a fini quasi à l'équilibre (-0,08%) à 3.790,21 points.

La plus forte hausse est pour Telenet (+1,27% à 44,54 euros) et la plus forte baisse pour Aperam (-1,15% à 27,59 euros).

A Amsterdam, l'indice AEX a reculé de 0,47%, à 559,66 points.

Le groupe de paiement en ligne Adyen a perdu 2,19% à 688,60 euros tandis que la banque ABN Amro a gagné 1,54% à 21,10 euros.

bur-cd/tq/cj