Zurich (awp) - Après une ouverture en légère hausse, la Bourse suisse a continuellement perdu du terrain avant de chuter en territoire négatif, entraîné par le poids lourd Roche. Le litige sur le commerce international et les nouvelles tensions dans le Golfe pourraient continuer à refreiner les investisseurs.

Du côté des annonces encourageantes, le président de la Réserve fédérale (Fed) de New York, John Williams, a estimé jeudi que même quand les taux directeurs sont proches de zéro, il ne fallait pas forcément "garder ses cartouches au sec", ce qui pourrait se traduire par une baisse des taux d'intérêt.

La Fed se réunit les 30 et 31 juillet pour décider de sa politique monétaire et de nombreux observateurs tablent sur une baisse des taux.

Les spécialistes de CMC Markets ont quant à eux rappelé que les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis continuaient de peser sur le moral des intervenants, alors que Téhéran et Washington se sont de nouveau accrochés dans le Golfe persique.

Les Etats-Unis ont abattu jeudi un drone iranien qui s'était approché d'un navire militaire américain dans le détroit d'Ormuz, dernier incident en date dans une région sous haute tension depuis plus de deux mois.

A 10h47, le Swiss Market Index (SMI) reculait de 0,11% à 9998,61 points, tandis que le Swiss Leader Index (SLI) gagnait à peine 0,05% à 1533,22 points. Le Swiss Performance Index (SPI) montait tout juste de 0,02% à 12'097,05 points. Sur les 30 valeurs vedettes, huit reculaient et 22 progressaient.

SGS (-2,4%) amplifiait ses pertes et s'inscrivait dans le bas du tableau des "blue chips". Le groupe genevois a dévoilé la veille des résultats légèrement décevants au premier semestre et a annoncé la suppression d'au moins 2000 emplois dans le cadre d'un projet de restructuration. JPMorgan a par ailleurs abaissé l'objectif de cours du spécialiste de l'inspection et de la certification.

Roche (-1,4%) suivait la même tendance. Le groupe pharmaceutique publie ses résultats jeudi.

Parmi les deux autres poids lourds, Novartis (+0,3%) calmait ses ardeurs après avoir fortement progressé jeudi. Le laboratoire bâlois avait dévoilé une progression généralisée des activités poursuivies au deuxième trimestre. Dans la foulée, une série d'analyste a relevé l'objectif de cours.

Nestlé (+0,2%) s'affichait en modeste hausse.

Le classement restait dominé par AMS (+2,5%) et Vifor (+2,3%), tandis que Lonza (+1,8%) venait se glisser à la troisième place.

Parmi les autres titres à avoir présenté leurs résultats, Richemont (+0,2%) et Swatch (+0,2%) poursuivaient sur leur lancée. L'objectif de cours du groupe de luxe genevois a été relevé par plusieurs établissements bancaires.

Givaudan (-1,3%) amplifiait par contre ses pertes. Le groupe genevois a amélioré ses bénéfices semestriels, mais la hausse de la rentabilité a été moins forte que prévu, conséquence notamment du renchérissement du prix des matières premières. Le spécialiste des arômes et parfums a vu son objectifs de cours ajusté à la hausse et baisse par de nombreux instituts.

Temenos (+0,3%) reprenait doucement sa marche en avant, après avoir passablement perdu du terrain.

Sur le marché élargi, SFS (+6,9%) rebondissait. Le groupe a pourtant vu sa rentabilité flancher au 1er semestre. La société a manqué les projections des analystes, mais a confirmé ses objectifs de croissance des ventes.

Valora (+5,5%) accélérait la cadence. Le détaillant a réalisé une solide performance au premier semestre, répondant aux attentes du marché, et ce, même en tenant compte de son changement de norme comptable.

CPH (+1,7%) a augmenté ses résultats à tous les niveaux au premier semestre. Mais face au ralentissement économique mondial attendu en 2019, la société lucernoise se veut prudente et anticipe des ventes et une rentabilité stable sur l'ensemble de l'année.

Parmi les autres mouvements notables au SPI se trouvaient Polyphor (-7,3%), suite à l'abandon mercredi d'un essai clinique, Bobst (-4,8%) pénalisé par l'avertissement sur résultats de jeudi, ainsi qu'Addex (-3,9%).

A l'inverse, Implenia (+3,3%) et Georg Fischer (+2,9%) étaient recherchés. Ce dernier avait dévoilé la veille des résultats semestriels en fort repli.

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