Pour AlphaValue, "la dernière mode pour l'argent des institutionnels, après une course effrénée dans les actifs d'infrastructure, est de se lancer à nouveau dans le capital-investissement", où les promesses de TRI (taux de rentabilité interne) sont élevées et la contrainte de la valorisation annuelle (illusoirement) absente. Cet engouement fait grimper le prix des actifs non cotés à des niveaux "ridicules" représentant jusqu'à 10 fois l'Ebitda généré par la société, ajoute le bureau d'études. A ces niveaux, "la seule façon de sortir de cette frénésie pour les actifs est de les saigner dès le premier jour de l'achat et de les surendetter pour augmenter les rendements". Et malheur à eux si la croissance économique vacille. AlphaValue n'hésite pas à qualifier la situation de "pyramide de Ponzi à l'échelle macro".
 
Pourtant, l'alternative d'un investissement réparti existe : ce sont les holdings cotées. Leur objectif est d'investir dans des actifs cotés bon marché, en limitant l'endettement, en soutenant le management, en adoptant une vision de long terme et en privilégiant un dividende "suffisamment élevé pour les besoins de la holding et assez bas pour ne pas être pénalisant pour l'actif coté".
 
Pour AlphaValue, il existe trois différences entre une société holding cotée investie dans des actifs cotés et un fonds de capital-investissement : l'absence de contrainte temporelle sur l'investissement, la transparence sur le contenu et la liquidité immédiate. Cela devrait suffire à rendre les sociétés de portefeuille cotées attractives. Mais ce n'est pas vraiment le cas puisqu'elles pâtissent en général d'une décote sur leur actif net réévalué. Cela crée selon le bureau d'études, une "occasion phénoménale pour les investisseurs à long terme" d'en profiter. Il propose six de ces sociétés en Europe (Industrivärden aurait pu y figurer aussi mais elle ne figure pas dans l'univers de couverture d'AlphaValue).
 
Les lauréats sont les suédois Investor AB créé par la famille Wallenberg et Kinnevik de la famille Stenbeck. L'italien Exor, le véhicule d'investissement de la famille Agnelli. Le belge Groupe Bruxelles Lambert des familles Frère et Desmarais. Le néerlandais Hal Trust, héritier d'une histoire de 150 ans aux Pays-Bas. Et pour finir, l'espagnol Corporacion Financiera Alba, rattaché à la famille March. Ces six dossiers ont affiché une performance pondérée de 36,5% sur 3 ans, avec un coupon 2019 de 2,78%, contre une performance moyenne de 28,4% sur 3 ans et un rendement du dividende 2019 de 3,62% pour l'univers global de couverture d'AlphaValue. Leur exposition aux actifs cotés va de 72,5% pour Investor AB à 91,4% pour GBL.