Buenos Aires (awp/afp) - Le nouveau ministre argentin des Finances Hernan Lacunza, qui a pris ses fonctions mardi, s'est engagé à stabiliser le marché des changes et respecter les objectifs budgétaires fixés en 2018 dans le cadre de l'accord conclu avec le Fonds monétaire international (FMI).

Son prédécesseur Nicolas Dujovne avait démissionné samedi, au terme d'une semaine de turbulences sur les marchés qui a vu le peso perdre plus de 20% de sa valeur et la Bourse plonger de plus de 30%, dans la foulée de la défaite aux primaires du président Mauricio Macri en vue de la présidentielle d'octobre.

En attendant les élections, la priorité du gouvernement sera "de préserver le taux de change" et de "respecter les objectifs budgétaires", a assuré M. Lacunza mardi devant la presse.

"Permettre une plus grande volatilité" du peso "ne ferait qu'ajouter de l'incertitude et des pressions inflationnistes", a-t-il insisté, s'exprimant peu avant l'ouverture des marchés.

Dans la foulée, la monnaie argentine s'est cependant à nouveau dépréciée, se négociant lors des premiers échanges mardi à 58,88 pesos pour un dollar, soit une baisse de 1,29%.

Submergée par deux crises monétaires en 2018 ayant fait perdre 50% de sa valeur à sa monnaie, l'Argentine avait appelé le Fonds Monétaire International (FMI) à la rescousse, pour obtenir un prêt de plus de 57 milliards de dollars. En échange, le pays s'est engagé à équilibrer ses comptes.

Dans ce pays en récession depuis l'an dernier, l'inflation reste par ailleurs très élevée sur les 12 derniers mois, à 40%, alors que le taux de chômage atteint 10,1%.

Le FMI a indiqué mardi "surveiller de près" la situation monétaire et financière en Argentine et compte envoyer une mission à Buenos Aires "bientôt". "Nous surveillons de près les récents développements en Argentine et dialoguons avec les autorités", a déclaré Gerry Rice, porte-parole du FMI.

Lors des primaires organisées le 11 août, Mauricio Macri a été sèchement battu par Alberto Fernandez, un péroniste modéré, et sa colistière Cristina Kirchner, l'ancienne présidente de centre-gauche inculpée dans plusieurs affaires de corruption.

Ces derniers ont obtenu 47% des suffrages aux primaires, contre 32% pour le tandem composé de M. Macri, 60 ans, et du dirigeant péroniste Miguel Angel Pichetto.

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