Le magistrat de Cleveland, Dan Polster, saisi d'environ 2.000 procédures engagées par des Etats, des comtés et des municipalités, a autorisé les plaignants à tenter d'établir la preuve que les stratégies commerciales trompeuses des marques de médicaments anti-douleur mises en cause avaient favorisé une augmentation massive de l'offre de médicaments que les pharmaciens et les distributeurs n'avaient pas suffisamment chercher à endiguer.

Un procès doit débuter le 21 octobre opposant deux comtés de l'Etat de l'Ohio entre autres au laboratoire Purdue Pharma, le fabricant de l'OxyContin.

Parmi les sociétés visées par la décision du juge Polster figurent les laboratoires Endo International et Johnson & Johnson, les exploitants de pharmacies CVS Health, Rite Aid, Walgreens Boots Alliance et Walmart et les distributeurs en gros AmerisourceBergen, Cardinal Health et McKesson.

Les opioïdes sont considérés comme responsables de la mort d'environ 400.000 personnes aux Etats-Unis entre 1999 et 2017 selon le Centre de contrôle et de prévention des maladies.

Les avocats de Rite Aid ont refusé de commenter la décision rendue mardi; les défenseurs des autres entreprises concernées n'ont pas répondu à des demandes de commentaires. Un avocat des plaignants a déclaré que ses clients étaient satisfaits.

Johnson & Johnson a été condamné le 26 août par un juge de l'Oklahoma à payer 572,1 millions de dollars à l'Etat pour son rôle dans l'épidémie. Le groupe a annoncé qu'il ferait appel.

Purdue et ses propriétaires, la famille Sackler, sont en discussions sur un possible accord amiable à l'échelon national dont le montant pourrait se situer entre 10 et 12 milliards de dollars, a-t-on appris la semaine dernière de deux sources proches du dossier. Un tel accord pourrait conduire le laboratoire à déposer son bilan.

(Jonathan Stempel; Marc Angrand pour le service français)