Paris (awp/afp) - Total a subi une chute de ses bénéfices au troisième trimestre, en raison de la baisse des cours du pétrole et du gaz, que n'a pas compensé la hausse de sa production d'hydrocarbures.

Le bénéfice net a plongé de 29% sur un an à 2,8 milliards de dollars, a indiqué mercredi le géant français dans un communiqué.

Le bénéfice net ajusté - qui exclut des éléments volatils et exceptionnels et fait par conséquent référence dans le secteur - a pour sa part reculé de 24% à 3,02 milliards de dollars. C'est mieux que les 2,77 milliards attendus par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.

"Le groupe continue à dégager des résultats solides malgré un environnement de prix marqué par un Brent en baisse de 18% sur un an à 62 dollars par baril en moyenne au troisième trimestre et des prix du gaz en retrait de l'ordre de 55% en Europe et en Asie", a commenté le PDG, Patrick Pouyanné.

Cet environnement défavorable a pesé sur les résultats, malgré une hausse de 8,4% de la production d'hydrocarbures sur un an, à son plus haut historique, portée par le démarrage et la montée en puissance de nouveaux projets.

Total a notamment profité de la production de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des projets géants Yamal LNG en Russie et Ichtys en Australie.

Le groupe prévoit d'augmenter sa production de 9% cette année, une ambition un tout petit peu plus prudente que l'objectif affiché jusqu'alors (dépasser 9%).

discipline

L'entreprise répète une nouvelle fois qu'elle entend maintenir sa "discipline" financière dans un contexte qui reste imprévisible. Elle veut poursuivre ses réductions de coûts et confirme vouloir céder pour 5 milliards de dollars d'actifs sur les années 2019-2020.

"L'environnement reste volatil avec une incertitude sur la demande d'hydrocarbures liée aux perspectives sur la croissance économique mondiale et un contexte géopolitique instable", remarque Total.

Les cours du Brent évoluent ainsi actuellement un peu au-dessus de 60 dollars le baril, dans un marché dominé par la faiblesse de la croissance de la demande et la perspective d'une offre abondante.

La flambée des cours après l'attaque d'installations pétrolières en Arabie saoudite à la mi-septembre n'a pour sa part été qu'un feu de paille.

Le britannique BP et le norvégien Equinor ont publié récemment des résultats dans le rouge du fait de la baisse des cours, mais aussi de lourdes charges et dépréciations. L'italien Eni a de son côté vu son bénéfice reculer avec la baisse des prix du pétrole et du gaz qui affecte l'ensemble du secteur.

"Au milieu d'un secteur qui affronte des baisses importantes de ses résultats, Total se distingue avec un portefeuille relativement résilient, une visibilité sur ses résultats et un plan de rémunération favorable aux actionnaires", a salué Biraj Borkhataria, analyste chez RBC Capital Markets.

En effet, le groupe a confirmé son intention, annoncée en septembre, d'augmenter son dividende de 5 à 6% par an ces prochaines années, au lieu de 3% auparavant.

A la Bourse de Paris, ces annonces et des résultats moins mauvais que prévu ont été plutôt bien accueillis: l'action Total prenait 1,16% à 48,225 euros peu après l'ouverture, dans un marché en modeste progression de 0,19%.

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