LONDRES, 2 novembre (Reuters) - La Grande-Bretagne a annoncé samedi l'imposition immédiate d'un moratoire sur la fracturation hydraulique ("fracking"), expliquant que cette technique d'extraction de pétrole de schiste pouvait engendrer des dérèglements pour les communautés locales avec un risque de secousses sismiques.

Le gouvernement conservateur du Premier ministre Boris Johnson avait par le passé indiqué son soutien pour l'industrie du pétrole et du gaz de schiste, alors qu'il entend réduire la dépendance du pays à l'égard des importations de gaz naturel qui est utilisé pour chauffer 80% des foyers britanniques.

Mais la fracturation hydraulique, nouvelle technologie qui a modifié le paysage mondial de l'énergie et provoqué un essor de la production, est dénoncée par les environnementalistes qui la considèrent en contradiction avec l'engagement de la Grande-Bretagne de réduire à néant les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050.

"Les travaux exploratoires visant à déterminer si le schiste peut être une nouvelle source d'énergie domestique au Royaume-Uni (...) ont désormais été suspendus - à moins que des preuves supplémentaires qu'il peut être acheminé en sécurité ici ne soient apportées", dit dans un communiqué le département des Affaires et de l'Energie.

Cette décision, qui survient au début de la campagne électorale lancée par Boris Johnson en vue des élections anticipées du 12 décembre, a été prise après le compte-rendu d'un incident en août dernier sur un site contrôlé par le groupe d'énergie britannique Cuadrilla près de Blackpool, dans le nord de l'Angleterre, où un tremblement de terre de magnitude 2,9 a secoué des habitations.

Plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés ces dernières années pour avoir tenté de perturber les opérations de Cuadrilla dans le cadre d'un mouvement "anti-fracking".

La fracturation hydraulique en Angleterre avait seulement repris l'an dernier après un moratoire de sept ans décidé à la suite de deux secousses sismiques. (Stephen Addison, avec Matthew Green; Jean Terzian pour le service français)