Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini sur la réserve (-0,22%) jeudi en raison des signaux contradictoires lui provenant du front commercial sino-américain, ce qui n'a toutefois pas empêché la Française des Jeux de bondir de 14% pour son premier jour de cotation.

L'indice CAC 40 a cédé 12,82 points à 5.881,21 points, dans un volume d'échanges modéré de 3,3 milliards d'euros. La veille, il avait fini en légère baisse de 0,25%.

La cote Parisienne a ouvert en recul avant de se rapprocher de l'équilibre, sans pour autant basculer dans le vert.

"Tout le monde reste un petit peu en retrait en attendant d'en savoir plus" au sujet des discussions entre Pékin et Washington sur le commerce, a estimé auprès de l'AFP Andrea Tuéni, un analyste de Saxo Banque.

"Tant que nous n'avons pas vraiment d'information concrète sur un rendez-vous qui aura lieu à tel endroit en vue de la signature de cet accord de phase un, on ne devrait pas avoir de réel soulagement sur le marché et rester dans cette dynamique un peu incertaine avec des mouvements erratiques", selon lui.

"Les Chinois auraient proposé une rencontre avec leurs homologues américains pour discuter encore une fois de cet accord de phase un" et nous avons aussi eu "des informations selon lesquelles les Américains vont repousser la mise en place des nouveaux droits de douane qui étaient prévus pour le 15 décembre", a détaillé M. Tuéni.

"Nous avons du coup des marchés qui sont optimistes mais de manière un petit peu plus prudente et sans prise de position aveugle", a-t-il complété.

L'atmosphère été refroidie mardi par des déclarations du président américain promettant une nouvelle hausse des tarifs douaniers sur les produits chinois faute d'accord. Mercredi, Donald Trump a enfoncé le clou en affirmant qu'il n'en avait pas encore signé parce que Pékin n'est pas prêt "à faire (sa) part".

Le Congrès américain a en outre adopté mercredi à une écrasante majorité une résolution soutenant les "droits humains et la démocratie" à Hong Kong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington à l'ancienne colonie britannique. Une mesure à laquelle la Chine a promis de "riposter".

En matière d'indicateurs, la croissance de l'activité manufacturière de la région de Philadelphie (nord-est des Etats-Unis) a repris un peu de vigueur en novembre, dans la mesure des attentes des analystes, selon l'indice de l'antenne locale de la Réserve fédérale (Fed) publié jeudi.

De leur côté, les gouverneurs de la Banque centrale européenne ont approuvé en octobre les mesures prises un mois auparavant pour soutenir l'économie, qui avaient suscité de profondes divisions, selon le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire,publié jeudi.

Opération "réussie" pour la FdJ

Sur le terrain des valeurs, la cote a été dominée par l'arrivée de la Française des Jeux (FdJ).

"C'est une opération clairement réussie. L'intérêt qui était porté pour l'introduction a été largement confirmé aujourd'hui", a commenté M. Tuéni.

Pour son premier jour de cotation, l'action a pris 14,07% à 22,70 euros rapporté au prix de 19,90 euros fixé mercredi pour cette privatisation emblématique.

LVMH a perdu 0,93% à 394,50 euros. Le géant du luxe, dirigé par le milliardaire Bernard Arnault, propose désormais un peu plus d'un milliard de dollars supplémentaires pour racheter le joaillier américain Tiffany, ont indiqué mercredi à l'AFP deux sources proches du dossier.

Les minières sont restées pénalisées par la mauvaise tournure commerciale. ArcelorMittal s'est replié de 2,66% à 14,44 euros, Eramet de 3,89% à 42,02 euros et Aperam de 1,72% à 26,80 euros.

Sanofi a profité (+2,44% à 84,90 euros) des discussions entamées sur différentes options pour sa division de Santé Grand Public, qui pourrait être valorisée à 30 milliards de dollars, selon l'agence financière Bloomberg, citant des sources proches du dossier.

Casino s'est octroyé 1,56% à 43,10 euros. Le groupe, dont la maison mère Rallye connaît de graves difficultés financières, a annoncé jeudi avoir finalisé l'opération visant à renforcer sa liquidité et sa structure financière.

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