À Paris, le CAC 40 a fini sur un repli de 0,65% (39,19 points) à 5.971,79 points, sa plus mauvaise clôture depuis le 31 décembre. A Londres, le FTSE 100 a perdu 0,88% et à Francfort, le Dax a reculé de 0,94%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 0,87%, le FTSEurofirst 300 0,65% et le Stoxx 600 0,71%.

Le coronavirus identifié pour la première fois le mois dernier à Wuhan, dans le centre de la Chine, a contaminé au moins 634 personnes selon le dernier décompte officiel, qui recense 17 décès, et on compte une dizaine de cas dans le reste du monde.

Les autorités chinoises ont mis les villes de Wuhan et Huanggang en quasi-quarantaine et annulé les festivités du nouvel an lunaire à Pékin, où la Cité interdite va être fermée aux touristes.

La crainte de voir l'épidémie s'étendre dans le monde entier et peser sur les échanges commerciaux ainsi que sur le tourisme favorise le repli sur les actifs jugés les plus sûrs.

Ce facteur s'ajoute aux tensions commerciales internationales au lendemain de nouvelles menaces américaines de taxation des voitures européennes importées aux Etats-Unis, et au début en demi-teinte de la période des publications de résultats aux Etats-Unis.

Les conclusions de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) n'ont pas suffi à rassurer: l'institution de Francfort a certes laissé sa politique monétaire inchangée et lancé le réexamen de sa politique monétaire mais le ton adopté par sa présidente, Christine Lagarde, lors de sa conférence de presse a laissé certains observateurs sur leur faim.

"Christine Lagarde a écarté les questions sur la manière dont la Banque devait ajuster son objectif d'inflation, donc il n'y avait pas grand-chose dans sa conférence de presse pour exciter les marchés en dehors des craintes d'une guerre tarifaire avec les Etats-Unis", résume Upas Akincilar, directeur du Harding d'Infini.

VALEURS

Illustrant la frustration provoquée par la BCE et sa présidente, l'indice Stoxx des banques de la zone euro a perdu jusqu'à 1,17% en séance pour finir la journée en repli de 0,51%.

Mais parmi les plus fortes baisses sectorielles du jour, on trouve surtout des compartiments exposés au marchés chinois, comme les matières premières (-2,86%) ou le transport et le tourisme (-1,81%).

Le compartiment automobile (-1,97%), lui, a souffert du regain de tension entre Washington et Bruxelles: Daimler a abandonné 2,17%, BMW 1,78%.

Renault (-5,02%) a surtout accusé le coup de la révision à la baisse de la recommandation de Citigroup à "vendre".

A la hausse, STMicroelectronics a gagné 6,23% après ses résultats trimestriels, supérieurs aux attentes.

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street évoluait elle aussi dans le rouge: le Dow Jones cédait 0,64%, le Standard & Poor's 500 0,45% et le Nasdaq Composite 0,23%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Seul indicateur économique marquant du jour, les inscriptions au chômage aux Etats-Unis ont augmenté moins qu'attendu la semaine dernière à 211.000.

CHANGES

L'euro a cédé du terrain pendant la conférence de presse de Christine Lagarde et sa baisse s'est amplifiée par la suite: en fin de journée en Europe, la monnaie unique cédait près de 0,5% face au dollar à 1,1037, au plus bas depuis le 2 décembre.

Parallèlement, le yen profitait de son statut de valeur refuge, gagnant près de 0,5% face au dollar et près de 1% face à l'euro alors que le yuan reculait en réaction aux dernières nouvelles en date sur la situation sanitaire en Chine.

TAUX

Parallèlement à la baisse de l'euro, la conférence de presse de la BCE a favorisé le recul des rendements obligataires de référence, déjà favorisé en début de journée par le regain d'aversion au risque.

Celui du Bund allemand à dix ans perdait près de cinq points de base en fin de séance à -0,309%, au plus bas depuis plus de deux semaines, et son équivalent français plus de cinq points à -0,059%, confirmant son retour en territoire négatif.

Sur le marché américain, le rendement des Treasuries chutait alors de plus de cinq points à 1,7204%.

PÉTROLE

Le repli des cours du pétrole, alimenté lui aussi par la peur de voir l'épidémie chinoise peser sur la demande, reste marqué malgré l'annonce d'une baisse des stocks de brut aux Etats-Unis la semaine dernière.

Le Brent abandonne 1,96% à 61,97 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,1% à 55,55 dollars.

(Marc Angrand)