Zurich (awp) - La Bourse suisse restait engluée dans le rouge lundi à l'approche de la mi-journée, alors que les craintes sur la propagation du nouveau coronavirus se sont ravivées vendredi et au cours du week-end. Les cas de contaminations en dehors de la Chine sont en forte hausse. La Bourse suisse n'était pas la seule à faire les frais des inquiétudes sanitaires des investisseurs, alors que les principales bourses européennes perdaient également du terrain.

En Italie, plusieurs foyers d'épidémie se sont déclarés, portant le nombre de contaminations à plus de 150 cas, pour quatre décès selon le dernier bilan. La Corée du Sud doit également se battre contre l'épidémie et comptabilise pour l'instant 800 contaminés, pour sept décès. En Chine, 77'000 cas de contamination ont été enregistrés depuis décembre, dont près de 2600 cas mortels.

"Jusqu'à présent, le virus semblait une affaire lointaine, qui se jouait en Chine", commentent les analystes de CMC Markets. Mais l'arrêt d'un train à la frontière entre l'Italie et l'Autriche, sur fond de soupçon d'infection au coronavirus à bord change la donne. "La thématique s'approche de nous, ce qui affole les Bourses, qui craignent une paralysie de l'économie mondiale", expliquent-ils.

Sur le front des nouvelles macroéconomiques, l'Allemagne a publié son baromètre du moral des entrepreneurs en février, qui stagne.

A 10h50, le SMI reculait de 3,2% à 10'755,66 points, le SLI de 3,5% à 1639,61 points et le SPI de 3,2% à 12'976,01 points. L'ensemble des 30 valeurs vedettes étaient dans le rouge.

Les valeurs du luxe Swatch (-5,2%) et Richemont (-5,1%) semblaient subir plus lourdement les conséquences du pessimisme ambiant. Le coronavirus est un souci de plus pour une industrie déjà fragilisée par les manifestations prodémocratie dans l'important débouché que constitue Hong-Kong.

AMS (-6,2%), Adecco (-5,8%) et le logisticien Kühne + Nagel (-5,3%) essuyaient les plus grandes pertes.

Les bancaires UBS (-4,3%), Credit Suisse et Julius Bär (chacun -4,8%) faisaient également les frais de la vague d'inquiétudes.

Les trois poids lourds de la cote Nestlé (-2,3%), Novartis (-3,2%) et Roche (-2,4%) ne parvenaient pas vraiment à limiter la casse.

Novartis a obtenu des autorités sanitaires étasuniennes (FDA) et européennes (EMA) un examen en vue d'une homologation de sa thérapie cellulaire expérimentale ofatumumab contre la forme récidivante de la sclérose en plaques (RMS). Les décisions finales doivent tomber d'ici le mois de juin 2020 outre-Atlantique et le deuxième trimestre de l'an prochain sous nos latitudes.

Seul Swisscom (-1,4%) affichait une meilleure résistance et s'inscrivait en tête du classement provisoire.

L'ambiance n'était pas meilleure sur le marché élargi. Exposé également au marché asiatique, l'exploitant de boutiques hors taxes Dufry (-7,0%) essuyait un net repli.

Sunrise (-1,8%) résistait mieux. Le titre s'est vu attribuer la recommandation "neutral" par UBS, qui a repris la couverture du titre, tout comme Deutsche Bank, du même avis. Berenberg a pour sa part relevé l'objectif de cours.

Bank Linth (+0,9%) et Intershop (-0,3%) ont présenté leurs résultats annuels. Le second a fait mieux qu'attendu mais a quand même essuyé un repli de ses revenus et de sa rentabilité.

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