Sydney (awp/afp) - Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a publié mercredi un bénéfice net en baisse de 41% en 2019, à 8 milliards de dollars, plombé notamment par les déboires de deux projets majeurs en Mongolie et en Australie.

Cette chute résulte essentiellement d'une base de comparaison particulièrement élevée en 2018, exercice au cours duquel le groupe avait cédé d'importants actifs.

Le bénéfice net de Rio Tinto avait en effet bondi de 56% à 13,64 milliards de dollars en 2018 grâce à des gains de cession de quatre milliards de dollars après la vente, notamment, de participations dans la mine de cuivre Grasberg en Indonésie et dans une usine de Dunkerque, la plus grande fonderie d'aluminium en Europe.

Mais les résultats 2019 ont été également plombés par des dépréciations d'actifs de l'ordre de 1,7 milliard de dollars, liés principalement au projet géant d'Oyu Tolgoï, en Mongolie, et au site d'affinage d'alumine de Yarwun à Gladstone, dans l'Etat australien du Queensland (nord-est).

Au terme d'un long bras de fer, Rio Tinto et Oulan-Bator avaient conclu en mai 2015 un accord ouvrant la voie à l'exploitation de ce gigantesque gisement de cuivre et d'or situé en plein désert de Gobi, où l'entreprise a indiqué vouloir investir quelque 5 milliards de dollars.

Le colossal projet d'Oyu Tolgoï a longtemps été entravé par de violentes contestations de la part d'une population inquiète de l'essor des firmes étrangères et des dégâts environnementaux.

Le groupe a annoncé en juillet que les premières extractions effectives de la mine pourraient être retardées de 16 à 30 mois, et que les dépenses engagées pour le développement du projet pourraient augmenter de 1,2 à 1,9 milliard de dollars.

Dans un communiqué accompagnant la publication des résultats, le PDG du groupe, le Français Jean-Sébastien Jacques, a indiqué que l'épidémie de coronavirus n'avait pas pour l'heure perturbé les livraisons de Rio Tinto.

"Nous suivons de près l'impact du virus Covid-19 et nous sommes prêts à (encaisser) des impacts à court terme, comme dans les chaînes d'approvisionnement", a-t-il dit.

"Nos produits, pour l'heure, parviennent à leurs clients", a ajouté le PDG, alors qu'une part importante des livraisons du groupe sont à destination de la Chine.

Le groupe a par ailleurs annoncé mercredi qu'il visait la neutralité carbone à l'horizon 2050. Il a indiqué qu'il espérait baisser en 2030 ses émissions de 15% par rapport à leur niveau de 2018.

Rio Tinto affirme qu'il dépensera "environ un milliard de dollars" au cours des cinq prochaines années sur des projets "en lien avec le climat".

afp/lk