(Actualisation: réaction en Bourse, nouveau commentaire d'analyste)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le constructeur automobile PSA a annoncé mercredi avoir dégagé des bénéfices et des marges records en 2019, alors que le groupe se prépare à fusionner avec le groupe italo-américain Fiat Chrysler et affiche sa confiance dans l'atteinte de ses objectifs d'émissions de CO2 en 2020.

"Groupe PSA a atteint un niveau de rentabilité et de cash-flow record", a déclaré le directeur financier du groupe, Philippe de Rovira, lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, ces résultats records permettaient au titre PSA de gagner 6,5%, à 18,84 euros, en début d'après-midi, alors que le CAC 40 reculait de 0,6%. Commerzbank salue des résultats "robustes" notamment au vu des publications de ses concurrents Renault et Daimler. JPMorgan Cazenove relève de son côté que la marge opérationnelle est ressortie au-dessus du consensus des analystes.

Pour Oddo BHF, ces résultats "une nouvelle fois très solides confirment le statut" de PSA comme "meilleur de la classe" au sein du secteur automobile.

Un point mort abaissé à 1,8 million de véhicules

En 2019, le résultat net part du groupe du constructeur s'est inscrit à 3,2 milliards d'euros, contre 2,8 milliards d'euros en 2018. PSA a atteint ce niveau de bénéfices record malgré un impact négatif de 700 millions d'euros lié à ses activités en Chine. Philippe de Rovira a néanmoins indiqué que le groupe devrait réduire ses pertes dans ce pays en 2020 car PSA a pris des mesures pour abaisser le seuil de rentabilité de sa coentreprise avec Dongfeng Motor et a annoncé la sortie de sa coentreprise avec Changan. Cette dernière opération doit être finalisée d'ici à la fin du premier semestre, a précisé le dirigeant.

Le résultat opérationnel courant (ROC) du groupe s'est élevé à 6,3 milliards d'euros en 2019, contre 5,7 milliards d'euros en 2018, soit une marge de 8,5%, contre 7,7% en 2018. Le ROC de la branche automobile a progressé de 12,8%, à 5,04 milliards d'euros, ce qui correspond à une marge opérationnelle record de 8,5%, contre 7,6% un an plus tôt.

Opel Vauxhall a atteint un résultat opérationnel courant de 1,1 milliard d'euros, soit une marge de 6,5%, "son meilleur niveau de rentabilité" historique, selon Philippe de Rovira. Le directeur financier a indiqué qu'en 2019, environ 500 millions d'euros d'économies avaient été réalisées grâce aux synergies avec Opel Vauxhall.

PSA a également réussi à abaisser son point mort, c'est-à-dire le niveau de ventes à partir duquel l'activité est rentable, à 1,8 million de véhicules contre 2 millions en 2018, a également expliqué Philippe de Rovira.

Le ROC de Banque PSA Finance a augmenté l'an passé de 7,8%, à 1,01 milliard d'euros, tandis que celui de Faurecia a reculé de 2,9%, à 1,22 milliard d'euros.

Le chiffre d'affaires du groupe PSA a progressé de 1% par rapport à 2018, à 74,73 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires de la division automobile a augmenté de 0,7%, à 59 milliards d'euros, grâce à des mix prix et produit portés par les lancements de nouveaux modèles qui ont compensé la baisse des volumes, des effets de change négatifs et le recul des ventes aux partenaires. Sur la période, les ventes mondiales, déjà publiées, ont chuté de 10%, à 3,5 millions de véhicules neufs, pénalisées par un nouveau plongeon en Chine et par l'arrêt des activités du groupe l'an passé en Iran.

Taux de distribution relevé à 34%

Le free cash-flow généré par l'ensemble des activités industrielles et commerciales de PSA s'est établi à 2,75 milliards d'euros en 2019.

Au cours de l'assemblée générale du 14 mai prochain, le versement d'un dividende de 1,23 euro par action au titre de l'exercice écoulé sera soumis au vote des actionnaires. Philippe de Rovira a indiqué que le taux de distribution avait été rehaussé de 28% à 34% pour s'aligner sur le dividende payé par Fiat Chrysler.

Concernant ses perspectives, PSA a confirmé viser pour la période 2019-2021 une marge opérationnelle courante moyenne supérieure à 4,5% pour la division automobile. Le groupe a par ailleurs dévoilé ses perspectives de marché pour 2019. Cette année, PSA prévoit un marché automobile en baisse de 3% en Europe, en baisse de 2% en Russie et stable en Amérique latine.

Pas de restructuration nécessaire après la fusion PSA-FCA

Carlos Tavares s'est par ailleurs dit "absolument certain" que le groupe respecterait les objectifs de CO2 fixés par la Commission européenne. Bruxelles impose cette année aux constructeurs automobiles d'émettre, en moyenne, moins de 95 grammes par kilomètre et par véhicule vendu, sur 95% de la flotte. Le président du directoire de PSA a affirmé que les ventes du groupe respectaient déjà cette réglementation européenne en janvier et qu'elles le feraient aussi en février, selon les prévisions de la société. La gestion des émissions de CO2 "est devenue un avantage concurrentiel" pour PSA, a clamé Carlos Tavares. Pour parvenir à ses objectifs, PSA propose cette année 10 modèles de véhicules électrifiés et compte en ajouter 13 d'ici à la fin 2021.

Au sujet de la fusion avec Fiat Chrysler, Carlos Tavares a annoncé que les deux groupes avaient déposé 14 demandes auprès des différentes autorités de régulation, sur un total de 24. "Nous n'avons eu aucun retour" de ces autorités à ce stade, a indiqué le dirigeant. Carlos Tavares a néanmoins répété qu'"il n'y a[vait] aucune raison de penser qu'il puisse y avoir des problèmes" vis-à-vis de ces autorités.

Le président du directoire de PSA a également assuré qu'il ne "[voyait] aucune nécessité de mener une restructuration", une fois la fusion achevée car les deux entreprises "sont en bonne santé financièrement".

A la mi-décembre, PSA et Fiat Chrysler (FCA) ont officiellement signé un accord de rapprochement engageant, qui fixe les conditions financières de leur mariage entre égaux. Ce rapprochement a vocation à créer le quatrième constructeur automobile mondial, dont les ventes annuelles s'élèveraient à 8,7 millions de véhicules et la marge opérationnelle à 6,6% sur la base des comptes 2018 des deux sociétés. Les deux industriels avaient indiqué en décembre s'attendre à ce que l'opération soit réalisée dans un délai de 12 à 15 mois.

Interrogé sur l'impact du coronavirus sur l'activité de PSA, le directeur financier, Philippe de Rovira, a indiqué qu'il était "extrêmement difficile" de l'évaluer à l'heure actuelle. Le dirigeant a toutefois souligné que la Chine représentait seulement 3% des volumes de ventes de PSA et que les activités du groupe dans le pays devraient reprendre le 11 mars.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV - LBO

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