Abou Dhabi (awp/afp) - Le compagnie aérienne d'Abou Dhabi, Etihad, a annoncé jeudi une perte de 870 millions de dollars pour 2019, sa quatrième année consécutive dans le rouge, précisant que son plan de restructuration en cours avait encore "du chemin à faire".

Ce chiffre révèle aussi une diminution des pertes de la compagnie, aux coûts d'exploitation élevés et en pleine restructuration depuis fin 2017. Etihad avait déjà relativement limité la casse à 1,28 milliard de dollars en 2018 contre 1,52 milliard un an plus tôt.

"Les coûts d'exploitation ont été réduits de manière significative l'année dernière (en 2019)", a déclaré dans un communiqué Tony Douglas, PDG d'Etihad.

De nombreux progrès ont été réalisés depuis 2017 dans le cadre du plan de restructuration mais "il reste encore du chemin à faire", a-t-il ajouté.

En revanche, le constructeur n'a émis aucune prévision pour l'année à venir ni commenté l'épidémie de nouveau coronavirus, qui pourrait faire perdre jusqu'à 113 milliards de dollars de pertes aux compagnies aériennes mondiales, selon l'association internationale du transport aérien (Iata).

Etihad a néanmoins demandé aux membres de son personnel au sol d'envisager d'avancer leurs congés payés de fin d'année au mois d'avril, en raison de la baisse de la demande.

"Les restrictions mondiales sur les voyages et la reprogrammation des événements ont conduit de nombreux passagers à modifier leurs prévisions de voyage", a déclaré Etihad dans un communiqué transmis jeudi à l'AFP.

La compagnie a ainsi décider de "réaligner ses ressources pour s'adapter à ces changements", a-t-elle ajouté.

Emirates, la puissante compagnie de l'émirat voisin de Dubaï, a de son côté offert à ses employés "la possibilité de prendre un congé ou de demander un congé volontaire non rémunéré pour une durée maximale d'un mois".

Au cours des trois dernières années, Etihad a accumulé des pertes totales de 4,67 milliards de dollars, principalement en raison d'investissements hasardeux dans des compagnies aériennes, dont certaines ont fait faillite.

Etihad a investi massivement dans des transporteurs du monde entier, notamment Alitalia, Air Berlin, Air Seychelles, Virgin Australia et la compagnie indienne Jet Airways.

Créée en 2003 par l'émirat d'Abou Dhabi, riche en pétrole, Etihad est également confrontée à une forte concurrence, principalement de la part de ses rivaux du Golfe, la compagnie Emirates de Dubaï et Qatar Airways, basée à Doha.

Les temps difficiles ont obligé la compagnie aérienne à réduire fortement ses commandes auprès d'Airbus et de Boeing, annulant des dizaines de commandes d'avions.

Etihad indique par ailleurs avoir poursuivi son programme de renouvellement de la flotte et pris livraison d'appareils supplémentaires à faible consommation de carburant, dont huit Boeing 787-9 et trois Boeing 787-10, tout en retirant ses Airbus A330 de la flotte principale.

A la fin de l'année dernière, le transporteur disposait d'une flotte de 95 avions de passagers, desservant quelque 76 destinations à travers le monde entier. Etihad a transporté 17,5 millions de passagers l'année dernière, contre 17,8 millions en 2018.

Ses revenus en 2019 sont tombés à 5,6 milliards de dollars, contre 5,9 milliards l'année précédente, soit bien moins que les 9 milliards de dollars affichés en 2015 avant le début de la crise.

afp/rp