Pour ne rien arranger, les cours du pétrole participent au plongeon général, les membres de l'Opep et la Russie n'étant parvenus à trouver un accord à Vienne sur la réduction de la production pour stabiliser les cours.

À Paris, le CAC 40 a cédé 4,14% à 5.139,11 points. Le Footsie britannique a perdu 3,48% et le Dax allemand a abandonné 3,37%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 3,91%, le FTSEurofirst 300 de 3,67% et le Stoxx 600 de 3,67%.

L'épidémie de coronavirus apparue mi-décembre en Chine ne cesse de se propager à travers le monde, avec des foyers de contamination apparus notamment en Corée du Sud, en Iran et en Italie.

Le nombre global de personnes contaminées a dépassé vendredi la barre des 100.000, selon un décompte effectué par Reuters à partir des déclarations des autorités nationales à travers le monde.

Il ne fait désormais plus aucun doute que l'épidémie aura un impact significatif sur l'économie mondiale et sur la santé des entreprises.

L'annonce, mardi par la Réserve fédérale, d'une baisse de ses taux en urgence n'a pas apaisé les marchés, bien au contraire.

"Si la Réserve fédérale américaine espérait que sa baisse de 50 points de base mardi aiderait à restaurer la confiance des investisseurs, elle a mal calculé", observe l'analyste Michael Hewson (CMC Markets).

"En voulant envoyer un message fort aux marchés, tout ce qu'elle a réussi à faire est de semer la peur et d'utiliser une partie de ses munitions."

VALEURS

Bank of America Merrill Lynch a relevé sa recommandation sur les actions européennes à positive contre neutre, estimant que le coronavirus n'aurait qu'un impact modéré sur l'économie européenne au premier semestre. La banque américaine table sur un rebond de 11% du Stoxx 600 d'ici fin mai.

En attendant, tous les secteurs ont plongé vendredi, à commencer par l'énergie, dont l'indice Stoxx a cédé 5,45% dans le sillage de la chute des cours du brut.

Le secteur des transports et des loisirs (-2,05%) a perdu près de 25% depuis le début de l'année, l'épidémie de coronavirus freinant la demande notamment dans le domaine aérien.

Airbus a cédé 7,63%, la plus forte baisse du CAC derrière TechnipFMC (-8,07%), après avoir annoncé n'avoir enregistré aucun commande en février.

A WALL STREET

A l'heure de la clôture en Europe, les indices de Wall Street perdent autour de 2%.

L'annonce de créations d'emplois supérieures aux attentes en février aux Etats-Unis, qui montrent la solidité de la première économie mondiale face au risque sanitaire, n'a rien fait pour modifier la tendance.

TAUX

L'aversion pour le risque et la perspective de nouvelles baisses de taux continuent de provoquer des mouvements spectaculaires sur le marché obligataire.

Le rendement des Treasuries à 10 ans s'écroule de 20 points de base à 0,723% après être tombé en séance à un nouveau plus bas historique à 0,695%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, est revenu à -0,728% après un creux de cinq mois à -0,741%.

CHANGES

Autre valeur refuge habituelle lors d'épisodes de panique, le yen s'échange autour de 105 pour un dollar (+0,9%), un plus haut depuis fin août.

Le dollar perd près de 1% face à un panier de référence, plombé par des anticipations d'une nouvelle baisse de taux par la Fed dès le 18 mars.

Profitant de la faiblesse du billet vert, l'euro remonte à 1,132 dollar, un plus haut de huit mois.

PÉTROLE

Les cours du brut perdent plus de 8% après l'annonce que l'Opep et ses partenaires avaient terminé leur réunion de Vienne sans parvenir à un accord sur une baisse coordonnée de leur production de pétrole afin de soutenir les cours.

Le Brent de mer du Nord se traite à 45,49 dollars le baril et le brut léger américain (WTI) redescend vers 42 dollars.

(édité par)

par Patrick Vignal