Berlin (awp/afp) - L'industriel allemand Thyssenkrupp a annoncé mercredi la suppression de 3000 postes dans sa branche sidérurgie, soit 1000 de plus que précédemment annoncé. Déjà en crise, cette activité est plombée par l'impact de la pandémie de coronavirus.

Le groupe a conclu un accord avec le syndicat IG Metall prévoyant de supprimer "2000 postes dans les trois prochaines années" et "1000 postes de plus d'ici 2026", sur un total de 27'000 dans la branche, soit plus de 10% de ses effectifs.

Ces suppressions d'emplois en Allemagne sont nécessaires pour répondre "au défi énorme dans le secteur de l'acier" affecté par la chute de l'activité mondiale consécutive à la pandémie de coronavirus, a expliqué le groupe dans un communiqué, précisant toutefois vouloir "éviter des licenciements secs".

L'entreprise s'est entendue avec les représentants du personnel sur un plan, selon lequel les salariés contraints au chômage technique recevront 80% de leur salaire, a-t-elle également indiqué. Le conglomérat avait déjà annoncé à la fin de l'année dernière vouloir supprimer 2000 postes dans cette branche, dans le cadre d'un plan plus large de suppression de 6.000 postes dans l'ensemble du groupe.

Thyssenkrupp compte parallèlement investir "800 millions d'euros en plus" au cours des six prochaines années pour relancer son activité acier en crise depuis des années, confrontée à une chute des prix liée à une surcapacité au niveau mondial et à la concurrence internationale. Ses problèmes se sont aggravés après l'échec en juin de la fusion dans l'acier avec l'indien Tata Steel, interdite par les gendarmes européens de la concurrence.

Le conglomérat, dont la palette de produits s'étend de l'acier aux sous-marins en passant par les matériaux de construction, a affiché en 2018/2019 une perte nette de 304 millions d'euros, soit cinq fois plus que l'année fiscale précédente. Pour retrouver des liquidités et investir pour l'avenir, le conglomérat a annoncé fin février la cession de sa division d'ascenseurs, particulièrement rentable pour 17,2 milliards d'euros à des fonds d'investissements américains et britanniques.

Mais la crise du coronavirus éloigne les espoirs de reprise pour le groupe, qui a annoncé renoncer à ses objectifs de résultats pour l'année 2019/2020.

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