Paris (awp/afp) - Le groupe métallurgique et minier Eramet a annoncé mercredi qu'il renonçait à construire une usine de production de lithium en Argentine, une décision "de préservation de sa trésorerie" qui engendrera malgré tout une charge "de l'ordre de 150 millions d'euros".

"Dans le contexte actuel de la crise sanitaire (...), de fortes incertitudes pèsent sur l'économie mondiale et en particulier sur les marchés des matières premières, y compris le lithium", a estimé le groupe français dans un communiqué.

"En conséquence, le conseil d'administration d'Eramet a pris la décision de ne pas engager la construction de l'usine de production de lithium en Argentine", a-t-il poursuivi.

L'abandon du projet "conduira à la comptabilisation d'une charge de l'ordre de 150 millions d'euros, dont une dépréciation d'actifs. Les décaissements seront d'environ 90 millions d'euros en 2020", a calculé Eramet, qui a enregistré une perte nette de 184 millions d'euros en 2019.

En février, lors de la présentation de ses résultats annuels, le groupe avait suspendu le projet de développement du lithium en Argentine en attendant "que les conditions de lancement soient réunies".

Le projet d'usine ne semble toutefois pas définitivement enterré, puisque l'usine pilote, en service depuis quatre mois, poursuivra son activité "afin de finir de collecter les résultats du procédé."

Eramet a aussi précisé que "toutes les dispositions (seraient) prises, en particulier vis-à-vis des communautés locales et des fournisseurs, afin de permettre un suivi et un redémarrage dans les meilleures conditions lorsque cela (serait) possible".

Avant la pandémie de coronavirus, Eramet avait pâti en 2019 de la baisse des prix du manganèse, qui a coûté à elle seule 268 millions selon l'entreprise.

Le chiffre d'affaires annuel du groupe (-4%) s'en est ressenti, et il a décidé de ne pas proposer de dividende à ses actionnaires lors de son assemblée générale.

afp/jh