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par Elizabeth Pineau et Tim Hepher

PARIS, 3 juin (Reuters) - Gouvernants et industriels français travaillent à la mise au point d'un fonds d'investissement doté d'environ un milliard d'euros pour venir en aide au secteur aéronautique, notamment ses sous-traitants, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.

Le plan sera présenté la semaine prochaine par Emmanuel Macron, selon un participant à une réunion qui s'est tenue ce mercredi, rassemblant le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, des parlementaires et des présidents de régions.

Il sera intégré au projet de loi de finances rectificative présenté mercredi prochain, a-t-on dit de même source.

Ni l'Elysée ni le gouvernement n'ont fait de commentaire dans l'immédiat.

Sollicités à hauteur de 200 millions, les grands noms français du secteur aideraient à soulager une industrie durement touchée par la crise du coronavirus, qui a quasiment stoppé la production d'avions.

L'enjeu est grand pour Airbus et une myriade d'équipementiers, souvent de petite taille, qui emploient quelque 200.000 personnes.

S'il est adopté, le plan "Aerofund 4" succédera aux plans similaires lancés depuis 2004 pour soutenir un secteur essentiel aux exportations tricolores.

Selon des sources interrogées par Reuters, Airbus, Dassault Aviation, le motoriste Safran et l'équipementier Thales contribueraient ensemble à un cinquième du milliard d'euros prévu.

Les différents acteurs ne se sont toutefois pas encore mis d'accord et aucun montant n'a été décidé. "C'est en cours de discussion, ce n'est pas encore fait", a dit une source.

Selon un parlementaire français au fait du dossier, le fonds pourrait "potentiellement" contenir un milliard d'euros.

La contribution de 200 millions d'euros des acteurs industriels pourrait être égalée par le groupe de gestion d'actifs et d'investissement Tikehau Capital, dont la filiale ACE Management avait porté de précédents fonds dédiés au secteur. Tikehau Capital s'est refusé à tout commentaire.

La banque publique d'investissement bpiFrance pourrait quant à elle investir quelque 100 millions d'euros, le reste devant être levé à l'extérieur, a indiqué l'une des sources.

BPI n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.

L'argent serait utilisé pour investir dans des PME et consolider de petits fournisseurs.

"L’idée est d'aider la 'supply chain' à tenir le choc durant les 18 prochains mois. C’est une course contre la montre jusqu’à ce qu’il y ait des perspectives meilleures", a dit à Reuters la députée socialiste Valérie Rabault. (Avec Gwénaëlle Barzic, Leigh Thomas, Michel Rose et Tangi Salaün, édité par Jean-Michel Bélot)