La crise sanitaire va faire voler l'Europe en éclats ou durablement la renforcer. Au cours des dernières semaines, ce scénario binaire a largement été développé par les économistes et par nous autres, médias. Avec une pointe de cynisme concernant la propension de l'Europe à se noyer dans un verre d'eau (moi le premier). Et par conséquent un certain pessimisme. Finalement, ce sont les Etats-Unis qui se retrouvent avec les fêlures internes les plus profondes, tandis que le Vieux continent a opté pour une forme de convergence. Sic transit gloria mundi.

Il faut évidemment se garder de tirer des conclusions trop hâtives, mais les signaux sont là. L'euro est même sorti renforcé hier des annonces expansionnistes de la Banque centrale européenne. Quelle ironie après que la Commission et certaines institutions internationales nous eurent bassinées il n'y a pas si longtemps avec le dogme de l'austérité. Ça doit rire – jaune – en Grèce. "Cette politique monétaire confirme le caractère perpétuel des obligations souveraines européennes émises en 2020. Les Etats ne rembourseront probablement jamais ces emprunts mais seulement les intérêts...majoritairement négatifs", souligne Arthur Jurus, le chef économiste de Landolt & Cie à Lausanne. En d'autres termes, "les gouvernements sont donc dorénavant payés pour s'endetter", si bien que les risques liés à l'alourdissement des dettes publiques paraissent considérablement réduits par rapport aux années précédentes.

Au final, les efforts de la BCE sont maintenus doublés de ceux des Etats pour relancer leurs économies. Autre ironie du sort, c'est exactement ce que Mario Draghi réclamait inlassablement à chaque réunion de la BCE jusqu'à la fin de sa présidence en octobre dernier. Le Covid-19 aura "offert" à son successeur (l'Académie l'écrit comme ça), Christine Lagarde, la convergence à laquelle il aspirait.

Les marchés financiers sont toujours en forme. En fait de consolidation hier, ils n'auront eu que de faibles dégagements et les valeurs cycliques ou étrillées en 2020 ont poursuivi leur ascension (exemple avec Airbus : +4,8% lundi, +7,2% mardi, +7,4% mercredi, +5,2% hier). Tout ça me semble un peu rapide, mais il paraît qu'il ne faut pas combattre la Fed. Pardon, la BCE.

Le CAC40 gagnait 1,1% à 5073 points peu après les premiers échanges, en attendant le début d'après-midi et la publication des données mensuelles sur l'emploi aux Etats-Unis.

Les temps forts économiques du jour

Les commandes d'usines allemandes (8h00) permettront de patienter jusqu'à 14h30 et la publication du rapport sur l'emploi de mai aux Etats-Unis, avec probablement un accroissement record du taux de chômage.

L'euro monte à 1,1337 USD. L'once d'or se stabilise à 1708 USD. Sur le marché pétrolier, le baril de Brent se négocie 40 USD et le baril WTI 37,34 USD, en légère hausse. Le rendement de la dette américaine progresse à 0,82% sur 10 ans. Le Bitcoin est quasiment inchangé à 9783 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Acciona : Citigroup passe de vendre à neutre en visant 97 EUR.
  • Ceconomy : Baader Helvea passe d'alléger à acheter en visant 4 EUR.
  • Essity : Goldman Sachs passe de surpondérer à souspondérer en visant 290 SEK.
  • Hugo Boss : Baader Helvea reste à alléger avec un objectif de cours relevé de 19 à 22 EUR.
  • Kion : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 58 EUR.
  • Legrand : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 70 EUR.
  • Lufthansa : Bernstein passe de surperformance à performance de marché en visant 10 EUR.
  • Partners Group : Baader Helvea passe d'acheter à accumuler en visant 828 CHF.
  • Puma : Baader Helvea reste à accumuler avec un objectif de cours relevé de 64 à 73 EUR.
  • Uniper : Goldman Sachs reprend le suivi à la vente en visant 22,50 EUR.
  • Valora : Research Partners passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours relevé de 200 à 220 CHF. Baader Helvea reste à accumuler avec un objectif de cours relevé de 200 à 225 EUR.
  • Zalando : Baader Helvea reste à l'achat avec un objectif relevé de 65 à 75 EUR.

L’actualité des sociétés

En France

Saint-Gobain cherche toujours preneur pour ses divisions Lapeyre et Pont-à-Mousson. Vinci remporte deux contrats totalisant 174 M€ pour des rénovations autoroutières en Australie. AtoS participe à la création de GAIA-X pour favoriser l'usage du cloud et le partage des données en Europe. Chez LVMH, Frédéric Arnault, 25 ans et fils de Bernard Arnault, est nommé PDG de l'horloger Tag Heuer. Une partie des créanciers de Technicolor propose une nouvelle conversion de dette en capital, forcément dilutive, dans le cadre des négociations en cours pour restructurer le passif de la société. Sans surprise, le trafic de Getlink chute lourdement en mai. Nexity a renégocié avec ses créanciers les conditions de ses emprunts obligataires Euro PP, notamment pour être exonéré de l'engagement de respecter la limite relative au ratio de levier jusqu’à l’arrêté des comptes de l’exercice 2021.La FDA a demandé la suspension de l'étude clinique de phase II/III de Lysogène dans la MPS IIIA. L'Olympique Lyonnais veut améliorer son empreinte environnementale en signant un accord avec Veolia pour élaborer une stratégie carbone et produire localement un t-shirt recyclé pour l'entraînement des joueurs. Maisons du Monde signe un prêt garanti par l'État de 150 M€. Sonos (Audiovalley) et Targetspot signent un partenariat déployer Sonos Radio dans six nouveaux pays d'Europe. McPhy Energy installe à distance une ligne hydrogène complète pour la préparation de pièces métalliques du groupe industriel DIAX. DBV Technologies participera au congrès numérique de l'EAACI 2020. ECA signe un contrat de 4 M€ en Corée du Sud. CBo Territoria, Guillemot, Néovacs, Installux, Riber, VidelioSofragi, MRM, Dedalus France communiquent sur leurs assemblée générales. SpineGuard a déposé une demande d'enregistrement aux Etats-Unis pour sa nouvelle plateforme "DSG Connect". Medincell et Adeunis ont publié leurs comptes.

Dans le monde

La compagnie aérienne Lufthansa va être remplacée par le groupe immobilier Deutsche Wohnen dans le DAX30 l'indice vedette de la bourse de Francfort. Facebook va interdire les publicités postées par des médias contrôlés par un Etat sur ses plateformes américaines. JD.com a déposé un dossier pour une seconde ligne de cotation à Hong Kong. Virgin Atlantic va reprendre ses vols le 20 juillet depuis Londres vers Orlando, New York, Los Angeles, Hong Kong et Shanghai. NetApp va racheter Spot. Gap publie des résultats dégradés qui valent au titre de baisser de plus de 5% hors séance. Dans le même registre, Slack renonce à ses objectifs de moyen terme, entraînant une baisse de 15% du titre après la clôture. Selon l'agence Bloomberg, Rollins serait à vendre. Selon la BBC, Bentley (groupe Volkswagen) va supprimer un millier d'emplois au Royaume-Uni. Elon Musk (Tesla) twitte à Jeff Bezos qu'il faut démanteler Amazon.com car les monopoles sont néfastes. Simon Property attaque Gap en justice pour non-paiement de loyers à hauteur de 66 M$. ZoomInfo Technologies flambe pour sa première séance de cotation aux États-Unis.

Ça publie. Tiffany, Getlink, Norwegian Air Shuttle, Finnair, SAS AB

 Lectures :