Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé la semaine en repli après avoir passé l'essentiel de la séance dans le vert, naviguant toujours entre espoirs de reprise économique et méfiance quant à la situation sanitaire.

L'indice CAC 40 a perdu 8,94 points à 4.909,64 points. Il recule de 1,40% sur la semaine, et de 17,87% depuis le début de l'année.

La cote Parisienne a pourtant brièvement dépassé le seuil symbolique des 5.000 points en cours de séance, gagnant alors de près de 2% avant de reculer inexorablement.

Les "vents contraires" ont commencé à souffler en milieu d'après-midi, relève pour l'AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securities.

En premier lieu, "la hausse des personnes atteintes de Covid-19", notamment aux Etats-Unis, "pèse toujours beaucoup structurellement", commente M. Jacoby.

La situation est préoccupante aux Etats-Unis où le nombre de nouvelles personnes atteintes croît rapidement. Vendredi, le gouverneur du Texas a ordonné la fermeture des bars dès midi, en réaction au nombre de nouveaux cas record jeudi dans son Etat.

La Bourse de Paris a également souffert de "l'annonce de la Fed de l'interruption de son programme de rachat d'actions" des grandes banques américaines jeudi, ajoute M. Jacoby.

"A tâtons"

En début de séance, les marchés avaient pourtant salué le changement de la réglementation bancaire avec l'assouplissement de la "règle Volcker" contre la spéculation des organismes financiers qui prendra effet au 1er octobre.

Ils avaient été confortés par la déclaration de la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde pour qui le "pire" de la crise économique dans la zone euro est "probablement passé", tout en soulignant que la reprise sera "incomplète" et "inégale".

"Cela peut pousser la balance du sentiment du marché d'un côté ou de l'autre. Mais ce sont des micro-nouvelles et il faut attendre une réelle confirmation de cette tendance dans les chiffres des sociétés et les évolutions de la macroéconomie", nuance Mikaël Jacoby.

"Le marché est un peu à tâtons, il n'y a pas de très grosse visibilité", en attendant les résultats des sociétés, selon lui.

L'indice Parisien a changé de tendance à chaque clôture de séance cette semaine.

"Les marchés sont bel et bien entrés dans une phase moins directionnelle", abondent les analystes de Natixis Emilie Tetard et Florent Pochon, avertissant que la "sensibilité des actifs risqués" aux mauvaises nouvelles "va se renforcer dans les prochains mois".

Sur le plan des valeurs, Wordline a encore tiré son épingle du jeu avec une hausse de 1% à 74,52 euros.

L'Oréal a continué de battre ses records de valeur en bourse avec une nouvelle hausse de 1,46% à 285,10 euros. Tout le secteur du luxe s'est bien comporté: LVMH a progressé de 1% à 387,70 euros, Kering de 0,44% à 477 euros et Hermes de 0,24% à 737,80 euros.

Sanofi, qui a annoncé vendredi la suppression de 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France, a reculé de 0,83% à 91,10 euros.

Les banques ont terminé en queue de peloton, Crédit agricole reculant de 2,34% à 8,08 euros, BNP de 1,96% à 34,49 euros et Société générale de 1,84% à 14,48 euros.

Les inquiétudes sur la consommation ont pesé sur Unibail-Rodamco-Westfield, plus forte baisse du CAC 40 avec un recul de 5,14% à 49,44 euros.

Enfin, DBV Technologies s'est enfoncé de 15,02% à 8,26 euros, pénalisé par l'annonce de l'initiation immédiate d'un "projet de plan de restructuration afin d'étendre son horizon de trésorerie en attendant des clarifications de la part de la FDA" (l'agende américaine du médicament) concernant son produit phare contre l'allergie à l'arachide Viaskin Peanut.

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