par Laetitia Volga

Wall Street est attendue sans tendance claire mardi à l'ouverture tandis que les Bourses européennes essaient de passer outre les inquiétudes liées à l'évolution de la pandémie et de rester confiantes sur le redressement de l'économie. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street proche de l'équilibre. À Paris, le CAC 40 gagne 0,3% à 4.960,37 vers 11h30 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,68%. Mais à Londres, le FTSE cède 0,42%, affaibli par la baisse des valeurs liées au pétrole et la contraction plus importante qu'attendue du PIB britannique.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,07%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,32%. Le Stoxx 600 gagne 0,24% après avoir cédé en séance jusqu'à 0,5%.

Les investisseurs sont tiraillés entre deux forces opposées depuis plusieurs semaines, d'une part les craintes concernant la résurgence de l'épidémie de coronavirus et d'autre part les perspectives de reprise économique, alimentées ce mardi par la progression de l'activité du secteur manufacturier en Chine, dont l'indice PMI est revenu à 50,9 en juin, contre 50,6 le mois précédent et 50,4 pour le consensus.

Si cet indicateur a de quoi rassurer, les investisseurs restent néanmoins sur leurs gardes avec la dégradation continue de la situation sanitaire, notamment aux Etats-Unis avec une flambée inquiétante de cas dans le comté de Los Angeles et la fermeture de certains lieux accueillant du public comme les bars et cinémas dans l'Arizona.

Au Royaume-Uni, la ville de Leicester va mettre en oeuvre des mesures sanitaires plus strictes en raison de la progression de l'épidémie alors que tous le pays se prépare à l'assouplissement des mesures de distanciation sociale le 4 juillet.

"Un sentiment d'optimisme persiste toutefois sur les marchés et les investisseurs semblent préférer voir le verre à moitié plein qu'à moitié vide, qualifiant les baisses occasionnelles d'opportunités d'achat plutôt que de signes avant-coureurs d'un potentiel marché baissier", a déclaré Pierre Veyret chez ActivTrades.

Dans le discours préliminaire à son audition à 16h30 GMT par la commission des Services financiers de la Chambre des représentants, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, a déclaré que les perspectives pour l'économie américaine étaient "extraordinairement incertaines" et dépendraient à la fois de l'évolution de l'épidémie et des efforts du gouvernement pour soutenir la reprise.

Les investisseurs surveilleront également, à 14h00 GMT, la parution de l'indice de confiance du consommateur américain.

VALEURS

En Bourse, une majorité de secteurs européens évoluent en hausse mais l'indice Stoxx de l'énergie (-0,62%) est à la traîne avec le recul des cours pétroliers tandis que l'indice bancaire perd 0,51%.

Natixis cède 3,33% après une information du Financial Times selon laquelle l'autorité britannique de régulation financière (FCA) enquête sur la vente par la société de gestion H2O Asset Management, filiale de la banque française, d'actifs au financier allemand controversé Lars Windhorst.

Royal Dutch Shell perd 1,72%, le groupe pétrolier ayant annoncé qu'il allait déprécier de 22 milliards de dollars (19,6 milliards d'euros) la valeur de ses actifs face à la crise du coronavirus.

Les fabricants de semi-conducteurs Infineon, STMicroelectronics, Dialog et ASM International gagnent entre 1,56% et 3,92% après l'annonce par le concurrent américain Micron Technology d'un objectif de chiffre d'affaires supérieur aux attentes pour le trimestre en cours.

Le secteur technologique figure parmi les plus importantes hausses du jour avec un gain de 0,96%.

CHANGES

Le dollar prend près de 0,2% face à un panier de devises de référence, signe d'une certaine prudence des investisseurs face à la crise sanitaire et aux tensions autour de Hong Kong après l'adoption par le Parlement chinois de la loi sécuritaire sur le territoire autonome.

L'euro abandonne 0,26%, autour de 1,12 dollar.

L'inflation dans la zone euro a augmenté plus que prévu en juin mais celle dite "de base", très suivie par la Banque centrale européenne, a de nouveau ralenti, à 1,1% contre 1,2% en rythme annuel le mois précédent, pour s'éloigner de l'objectif de 2% de l'institut de Francfort.

De son côté, la livre reste sous 1,23 dollar, affectée par l'annonce d'une contraction plus importante qu'estimée initialement de l'économie britannique au premier trimestre, de -2,2% contre -2,0% en première lecture.

Par ailleurs, le Premier ministre britannique Boris Johnson a dévoilé mardi un plan d'investissement de cinq milliards de livres sterling pour la mise en oeuvre de grands projets d'infrastructures afin de sortir le pays de la crise économique liée au coronavirus.

TAUX

Sur le marché obligataire, les variations sont limitées aussi bien pour le rendement des Treasuries à dix ans, stable à 0,6364%, que pour son équivalent allemand à -0,476%.

PÉTROLE

Le contexte sanitaire dégradé et la perspective d'une reprise des exportations libyennes de pétrole pénalisent les cours du brut: le contrat à échéance en août sur le baril de Brent recule de 1,03% à 41,28 dollars et le contrat sur le brut léger américain de même échéance (WTI) abandonne 1,13% à 39,25 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)