Les Bourses européennes ont terminé en vive hausse jeudi, saluant ainsi les chiffres supérieurs aux attentes de l'emploi aux Etats-Unis, qui renforcent la confiance des investisseurs dans la reprise économique et relèguent au moins provisoirement au second plan les inquiétudes liées à la crise sanitaire.

À Paris, le CAC 40 a fini la journée sur une progression de 2,49% (122,44 points) à 5.049,38 points, au plus haut depuis le 10 juin.

A Londres, le FTSE 100 a gagné 1,31% et à Francfort, le Dax a pris 2,84%. L'indice EuroStoxx 50 a clôturé en hausse de 2,84%, le FTSEurofirst 300 de 1,84% et le Stoxx 600 de 1,97%.

Ce dernier enregistre ainsi une quatrième séance consécutive de hausse pour un gain cumulé de 2,78%.

Au moment de la clôture en Europe, Wall Street était elle aussi bien orientée: le Dow Jones s'adjugeait 0,95% et le Standard & Poor's 500 0,97% tandis que le Nasdaq Composite gagnait 0,85% après avoir inscrit un record à 10.310,36 points.

Cette hausse des actions américaines s'accompagne d'une baisse marquée de la volatilité, l'indice Vix évoluant au plus bas depuis plus de trois semaines.

L'économie américaine a créé 4,8 millions d'emplois en juin, un chiffre record qui a fait retomber le taux de chômage à 11,1%. Ces statistiques meilleures qu'attendu s'ajoutent à une série d'indicateurs suggérant une reprise soutenue de l'activité économique, même si la remontée du nombre de nouveaux cas d'infection par le coronavirus ces derniers jours fait craindre un retour à un confinement plus strict.

"Même si c'est encourageant, nous n'en sommes qu'au tout début de la reprise économique, et comme la remontée récente des cas d'infection dans un certain nombre d'Etats américains est en train de conduire à la remise en place de mesures de distanciation sociale, il n'est pas encore certain que cette tendance à l'amélioration pourra se maintenir", explique ainsi Rupert Thompson, directeur des investissements de Kingswood.

"Même après les 7,5 millions de créations des deux derniers mois, l'emploi reste inférieur de 14,7 millions à son niveau de février."

VALEURS

En Europe, la hausse quasi générale des actions a surtout profité aux secteurs cycliques, les plus sensibles à l'évolution de la confiance des investisseurs dans la reprise.

L'indice Stoxx des banques a ainsi gagné 4,27% sur la journée, celui de l'automobile 3,4% et celui du transport et du tourisme 2,54%.

A Paris, les meilleures performances du CAC 40 sont pour BNP Paribas (+5,85%), Société générale (+5,47%) et ArcelorMittal (+5,07%).

Les banques espagnoles BBVA et Santander ont bondi respectivement de 6,85% et 6,65%, les deux plus fortes hausses de l'EuroStoxx 50.

A la baisse, Wirecard a rechuté de 35,42% au lendemain de perquisitions dans ses locaux et alors que l'administrateur judiciaire du groupe a entamé le processus de liquidation de plusieurs filiales du groupe.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail américain n'était pas le seul indicateur attendu ce jeudi aux Etats-Unis: les inscriptions au chômage ont reculé la semaine dernière, mais moins qu'attendu, à 1,427 million, le déficit commercial s'est creusé en mai à 54,6 milliards de dollars en raison d'une chute des exportations, au plus bas depuis 2009, et les commandes à l'industrie ont rebondi de 8,0%, toujours en mai, contre +8,9% attendu.

Dans la zone euro, le taux de chômage a moins augmenté qu'anticipé, à 7,4% en mai.

CHANGES

En net repli juste après les chiffres de l'emploi américain, le dollar est ensuite reparti à la hausse face aux autres grandes devises avant le week-end prolongé des marchés aux Etats-Unis.

L'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de référence gagne 0,03% après avoir cédé jusqu'à 0,4%.

L'euro revient sous 1,1240 après un pic à 1,1302.

TAUX

Les bonnes surprises de l'emploi américain et la hausse confirmée des actions n'ont que brièvement incité les investisseurs à se détourner des emprunts d'Etat, avec à la clé une remontée des rendements: celui des bons du Trésor américain à dix ans a atteint 0,724% avant de revenir par la suite sous 0,68% et en Europe, celui du Bund allemand à dix ans a fini la journée à -0,43% après un pic à -0,382%.

PÉTROLE

Les chiffres de l'emploi américain ont conforté la tendance haussière des marchés pétroliers à l'oeuvre depuis l'annonce mercredi d'une forte baisse des stocks de brut aux Etats-Unis.

Le Brent gagne 1,19% à 42,53 dollars le baril après un pic à 42,95 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,73% à 40,11 dollars.

A SUIVRE VENDREDI:

La dernière séance de la semaine en Europe sera animée principalement par les résultats définitifs des enquêtes d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur des services mais elle devrait être plus calme qu'à l'habitude, les marchés américains restant fermés à l'occasion de la fête nationale.

(Marc Angrand)