Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a clôturé en baisse de 0,98% jeudi après trois séances de hausse, attendant le plan de relance massif aux États-Unis et handicapée par les résultats du secteur bancaire.

L'indice CAC 40 a perdu 48,2 points à 4.885,13 points. Mercredi, il avait progressé de 0,40%.

Après un début de séance dans le vert, la cote parisienne a basculé, perdant jusqu'à plus de 1,30% avant de remonter sous l'impulsion du chiffre plus faible que prévu des nouveaux demandeurs d'emploi en une semaine aux Etats-Unis.

"La séance du jour est une séance bancaire", a résumé à l'AFP Lara Nguyen, experte en investissements financiers au sein de Milleis Banque.

Au niveau micro-économique, plusieurs valeurs bancaires ou financières ont présenté leurs résultats comme Crédit Agricole, Axa en France mais aussi UniCredit, ING ou Aviva ailleurs en Europe qui ont montré sans surprise les difficultés du secteur en raison de la crise du Covid-19.

Au niveau macro-économique, la Banque d'Angleterre a conservé le statu quo sur ses taux d'intérêt, se montrant légèrement plus optimiste pour la croissance en 2020 mais plus négative en 2021.

Soutiens

"Les investisseurs ont été déçus car ils attendent soit un soutien budgétaire, soit un soutien monétaire", explique Mme Nguyen.

Depuis le 23 mars, en plein coeur de la crise, "le CAC a repris près de 25%, essentiellement grâce à des facteurs extérieurs au marché, avec les plans de relance", poursuit-elle.

Dernier en date, celui négocié par le Congrès américain, d'un montant de 1.000 milliards de dollars autour de nouvelles mesures d'aide aux collectivités, entreprises et ménages frappés de plein fouet par les conséquences de la pandémie.

"Les aides sont concrètes et directement pour les ménages et l'économie, donc les marchés attendent ce plan", juge Mme Nguyen.

Toutefois, les points de discorde, comme le montant de l'allocation chômage exceptionnelle, continue de paralyser les négociations.

Au niveau des indicateurs, les chiffres des nouveaux demandeurs d'emploi aux Etats-Unis ont participé à soutenir le marché: 1,19 million de personnes se sont nouvellement inscrites au chômage la semaine dernière, un chiffre en baisse par rapport au 1,43 million de la semaine précédente et inférieur aux attentes des analystes.

Vendredi, les chiffres mensuels de l'emploi américain seront particulièrement suivis.

Parmi les valeurs du jour, le groupe de services d'analyses Eurofins a fait largement la course en tête de l'indice SBF 120 en avançant de 17,39% à 673,60 euros. Malgré la pandémie, son bénéfice net s'est inscrit en hausse de 61% au premier semestre, à 95 millions d'euros, soutenu par des ventes en progression. Depuis le 1er janvier, le cours a pris 36,30%. La hausse est de 71,40% depuis son plus bas du 12 mars 2020.

Crédit Agricole a reculé de 1,08% à 8,44 euros. Le groupe a dégagé au deuxième trimestre un bénéfice net en baisse mais proche du milliard d'euros.

L'assureur Axa a reculé de 3,49% à 17,03 euros après avoir fait état jeudi d'une baisse de 39% de son bénéfice net au premier semestre, conséquence de la crise du Covid-19 essentiellement qui a notamment contraint le groupe à verser d'importantes indemnisations à ses clients.

Le secteur aéronautique a continué à progresser: Safran a dominé le CAC40 avec une hausse de 1,67% à 98,54 euros, suivi par Airbus, troisième performance de la journée, qui est monté de 0,53% à 68,33 euros. Sur le SBF 120, Air France a progressé de 1,87% à 3,86 euros.

CGG a cédé 1,57% à 0,83 euros le jour de l'annonce de la cession d'une activité de recherche de minerais par avion ou hélicoptère à la société sud-africaine Xcalibur Group, pour un montant non précisé.

afp/rp