"
Je suis confiant quant à notre situation et à notre avenir, malgré tous les obstacles de la Covid" a déclaré Larry Culp lors d'une conférence de Morgan Stanley hier.

La pandémie a provoqué un effondrement des vols commerciaux, érodant ainsi la demande de moteurs et reportant l’entretien de ceux-ci à plus tard.

Toutefois, GE constate une augmentation continue des départs des vols commerciaux, que la société suit comme un indicateur de la demande pour les réparations de moteurs et de vente de pièces de rechange. La plus grande partie des revenus de GE Aviation (15,2 milliards de dollars en 2019) provient des services liés à la maintenance des moteurs. L’entretien des moteurs est indispensable ce qui constitue généralement une source de revenus fiable. A mesure que les vols commerciaux reprendront de la vigueur, les revenus de GE Aviation devraient rebondir.  A l’inverse, les ventes de moteurs, s’ils totalisent 9 milliards de dollars en 2019, ne devrait pas se redresser aussi rapidement. Une opportunité pourrait se trouver dans les moteurs militaires où le segment est sur une trajectoire croissante.

Par ailleurs, les mesures de réductions de coûts commencent à se faire sentir. Hier, Larry Culp a indiqué qu'il voyait des "progrès satisfaisants" dans les mesures de réduction des coûts de 2 milliards de dollars et les mesures d'économie de 3 milliards de dollars. L’autre face de ces réductions de coûts est la suppression d’emplois. 50% des emplois sont menacés sur le site de Villeurbanne sans compter celles sur le site de Belfort au nombre de 753.

Récemment, GE Renewables France a déclaré qu’elle allait créer 400 postes dans l’éolien off-shore sur le site de Saint-Nazaire. La première nacelle d’une éolienne en mer est d’ailleurs sortie d’usine hier.

Le cash-flow libre de GE devrait donc se rétablir et afficher un flux de trésorerie disponible d'environ 896 millions de dollars au cours du second semestre 2020, selon la moyenne des estimations de deux analystes de Bloomberg.

Enfin, la société du Massachusetts a annoncé à la mi-août qu'elle modifiait le contrat de Larry Culp en le prolongeant jusqu'en 2024, avec une option de prolongation jusqu'en 2025. Les nouvelles conditions permettent au PDG de recevoir une prime de 230 millions de dollars s'il parvient à faire grimper les actions GE autour de 16,68 dollars pendant une période de 30 jours consécutifs. Cela laisse donc présager une remontée des cours à moyen terme car on ne doute pas de sa volonté à recevoir sa prime. Néanmoins, avec un cours actuel de 6,75 $, ça reste un grand vide à combler.

Le cours de GE avait pourtant bénéficié d’un regain d’intérêt avant la pandémie. On avait pu en effet assister à un breakout en novembre 2019 avant d’atteindre un plus haut vers 13,18 $ en février. L’action s’est par la suite effondrée jusqu’à 5,5 $ et connaît aujourd’hui un difficile redressement. GE affiche une perte latente de près de 40% sur 2020.

Bloomberg - Graphique de GE en journalier sur un an - cassure par le haut de l’oblique baissière en rouge