Zurich (awp) - La Bourse suisse a marqué un coup d'arrêt jeudi et a terminé dans le rouge, interrompant une série de quatre séances positives. Le SMI, qui avait ouvert en fort repli, s'est toutefois redressé en cours de matinée, jusqu'à repasser et terminer bien au-dessus de la barre des 10'500 points, proche du plus haut du jour.

A New York, Wall Street modérait son recul en matinée au lendemain de la réunion de la Réserve fédérale (Fed).

Malgré la quasi-promesse de garder les taux bas pendant au moins deux ans, le président de la Fed Jerome Powell a aussi souligné les incertitudes de la reprise qui dépend "étroitement de l'évolution du virus". Il a de nouveau insisté sur l'importance d'une aide budgétaire pour relancer l'économie.

"Je crois que les investisseurs sont aussi déçus du fait que la Fed n'a pas augmenté la durée de la maturité des actifs qu'elle achète", ce qui serait un effort supplémentaire de la Banque centrale pour injecter des liquidités et soutenir la reprise, a commenté Karl Haeling de LBBW.

"Mais c'est une réaction à court terme", a-t-il assuré. "Dans l'ensemble la politique monétaire de la Fed est très favorable à l'économie", a-t-il affirmé.

Côté suisse, les exportations ont progressé en août pour le troisième mois consécutif, confirmant leur redressement après l'effondrement provoqué par la pandémie de coronavirus. Les ventes vers l'Amérique du Nord et l'Asie ont particulièrement rebondi. Les exportations horlogères sont toujours à la peine, mais se redressent.

Le SMI a terminé sur un repli de 0,31% à 10'519,33 points, avec un plus bas à 10'438,64 à l'ouverture et un plus haut à 10'544,35 inscrit sur la fin. Le SLI a cédé 0,36% à 1595,78 points et le SPI 0,33% à 13'039,72 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 19 ont reculé, 10 avancé et Swisscom a fini à l'équilibre.

Alcon (+1,9%) a terminé sur la première marche du podium, devant Adecco (+1,4%), alors que Sika et Vifor (+1,1% chacun) se sont partagé la troisième place.

Goldman Sachs a relevé l'objectif de cours d'Alcon et confirmé "buy" après les récents résultats semestriels.

La banque américaine a aussi entamé la couverture de Sika à "buy", tablant sur une hausse des recettes de 7% et une progression du résultat avant intérêt et impôts de 15%.

Adecco modifie son comité exécutif avec la nomination de Christophe Catoir et de Valerie Beaulieu, désignés respectivement président de la marque Adecco et cheffe des ventes et du marketing.

Trois analystes ont revu leur copie pour AMS (+0,9%), relevant tous l'objectif de cours, mais avec des recommandations à "sell", "hold" et "buy". L'expert le plus optimiste a considéré que le creux de la vague est passé pour le fabricant autrichien de capteurs, notamment après qu'Osram a revu à la hausse ses propres prévisions.

Le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique Lonza (+0,6%) a annoncé la conclusion d'un partenariat avec le groupe biotechnologique schwytzois LamKap Bio dans le développement et la production d'anticorps destinés à lutter contre le cancer.

Le quatuor des plus gros perdants se compose de Julius Bär (-3,0%), Temenos (-2,1%), Swiss Re et Richemont (chacun -1,3%), ce dernier dans le sillage des exportations horlogères.

Son concurrent Swatch (-0,2%) a mieux résisté. Credit Suisse a relevé l'objectif de cours et confirmé "outperform" pour la porteur de l'horloger biennois, prenant en compte notamment la hausse de la demande et des coûts et les effets de change négatifs.

Temenos n'a pas profité de l'annonce dans la matinée d'un partenariat avec le géant chinois Alibaba, qui utilisera le produit numérique phare du développeur genevois.

Les deux autres bancaires UBS (-1,0%) et Credit Suisse (-0,9%) ont aussi terminé dans le bas du tableau.

Dans le camp des poids lourds, Novartis (+0,04%) s'est maintenu de justesse dans le vert, après avoir annoncé la vente, pour une somme non précisée, d'un site de production en Allemagne au laboratoire Biopharmaceutical New Technologies (Biontech). Roche (-0,1%) a fini légèrement dans le rouge et Nestlé (-0,8%) plus nettement.

Sur le marché élargi, Sunrise (+0,2%) n'a pas violé le contrat signé avec Salt en vue de créer une entreprise commune active dans le déploiement de la fibre optique en Suisse. Après avoir entendu les parties lundi dernier, le Tribunal de commerce de Zurich a confirmé le rejet d'une injonction de l'opérateur de télécommunications vaudois contre son concurrent zurichois.

rp/buc