par Yann Le Guernigou et Matthieu Protard

BNP Paribas est le seul créancier français mentionné dans le document de dépôt de bilan de Lehman Brothers déposé auprès de la SEC, le régulateur des marchés américains, pour une ligne obligataire de 250 millions de dollars.

"Mais le principal risque n'est pas le risque de crédit, c'est le risque de contrepartie", souligne un analyste d'une banque française, ajoutant : "Les difficultés de Lehman ne datant pas d'hier, on peut penser que les banques françaises ont réduit leur exposition ces derniers mois".

Les actions BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole SA accusent ainsi un recul compris entre 9,5% et 13,5% vers 13h00, alors que l'indice DJ Stoxx des banques européennes perd 8,75%.

Natixis, qui est en pleine augmentation de capital, la période de souscription de celle-ci, d'un montant de 3,7 milliards d'euros, prenant fin jeudi, perd 12,0%. L'action de la banque franco-belge Dexia recule pour sa part de 9,9%.

Outre sa créance obligataire de 250 millions de dollars, BNP Paribas a fait état auprès d'analystes de garanties d'appels de marge de la banque américaine de l'ordre de 200 millions de dollars sur des marchés organisés, celles-ci bénéficiant d'actifs très liquides comme collatéral.

L'un des analystes rapporte que la banque, une de celles qui a le mieux résisté jusqu'ici à la crise financière en Europe, lui a indiqué que son exposition maximum à Lehman Brothers était inférieure à 500 millions d'euros.

Un porte-parole de BNP Paribas a déclaré qu'il ne pouvait confirmer ce chiffre, précisant seulement que son exposition "était tout à fait gérable pour une banque de notre envergure".

La Société générale comme le Crédit agricole n'ont pas voulu chiffrer leur exposition, mais les deux banques ont indiqué aux analystes que le risque le plus important était celui de contrepartie et était maîtrisable.

Interrogée par Reuters, une porte-parole du véhicule coté de la banque verte a fait état en outre de l'existence d'une ligne de crédit sur Lehman Brothers, qui bénéficie de garanties.

Natixis n'a de même révélé aucun chiffre.

Un analyste d'une grande banque européenne rapporte de son côté que Dexia a signalé que son exposition directe à Lehman Brothers était de 500 millions d'euros, un montant que n'a pas confirmé dans l'immédiat la banque franco-belge.

Édité par Jacques Poznanski