l'aluminium en forme

Londres (awp/afp) - Le cours de l'or a légèrement progressé sur la semaine, établissant un nouveau record en réaction aux anticipations de baisse de taux d'intérêt aux Etats-Unis qui ont pesé sur le dollar, valeur refuge concurrente.

L'once d'or a ainsi touché 2.220,89 dollars au début des échanges asiatiques jeudi, dépassant ses précédents records de mars, avant de se replier un peu.

Ce sommet est "survenu alors que les marchés continuaient de parier sur le fait que des réductions des taux d'intérêt" américains "se matérialiseraient dans les mois à venir", résume Frank Watson, analyste chez Kinesis Money.

Mercredi, la banque centrale américaine a choisi sans surprise de conserver ses taux au jour le jour dans la fourchette entre 5,25% et 5,50%, au plus haut depuis plus de vingt ans, et conservé le projet de les réduire par trois fois cette année.

"Les marchés envisagent que la première" baisse "se produise potentiellement dès juin", précise M. Watson.

Or un assouplissement de la politique monétaire favorise les métaux précieux, car la baisse des taux d'intérêt réduit le rendement du dollar et des obligations d'Etat et renforce par opposition l'attrait d'actifs sans rendement comme l'or.

Le métal jaune a ensuite fléchi en fin de semaine, le dollar reprenant de la vigueur grâce à des signes de bonne santé de l'économie américaine, remarque Han Tan, analyste chez Exinity, dans une note dédiée à l'AFP.

Vendredi, vers 16H30 GMT (17H30 à Paris), l'once d'or s'échangeait à 2.164,85 dollars, contre 2.155,90 dollars sept jours plus tôt.

L'argent, de son côté, a touché jeudi un plus haut depuis mai, à 25,77 dollars l'once.

Le cacao vers l'infini et l'au-delà

Les cours du cacao ont poursuivi leur ascension exponentielle cette semaine, repoussant encore plus loin les records historiques à Londres et New York, toujours galvanisés par les craintes de pénuries.

Ils ont flambé de 15% à Londres et 12% à New York sur la seule semaine écoulée.

"Les prix (...) ont continué leur incroyable course en raison des problèmes de production en Afrique de l'Ouest" et d'une demande toujours présente, explique Jack Scoville, analyste de Price Futures Group.

A New York, la tonne de cacao frôlait vendredi les 9.000 dollars la tonne, un prix jamais atteint auparavant. A Londres, le cacao a touché les 7.500 livres sterling vendredi, également un sommet historique.

Le prix du cacao a initié sa hausse en 2023, prenant près de 70% à New York et près de 90% à Londres, mais l'envolée des cours a pris des proportions largement plus importantes depuis janvier.

Rien qu'en 2024, le prix du cacao a déjà plus que doublé à Londres comme à New York, et l'explosion des cours devrait se poursuivre avec le manque d'approvisionnement.

"La raison (de l'envolée des cours) reste la crainte de pénuries", résume Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mai valait 7.436 livres sterling, contre 6.542 livres sterling une semaine plus tôt en fin de séance.

A New York, la tonne pour livraison le même mois valait dans le même temps 8.918 dollars, contre 8.018 dollars vendredi dernier.

L'aluminium brille

Le prix de l'aluminium a monté cette semaine sur la Bourse des métaux de Londres (LME), poussé par la production moins importante venant de Chine, se répercutant sur l'approvisionnement mondial.

Jeudi, la tonne d'aluminium a touché un plus haut prix depuis début janvier sur le LME, à 2.313,50 dollars.

"En raison d'une sécheresse qui a gravement limité l'énergie hydroélectrique dans le Yunnan (une région de Chine, ndlr) et entraîné un rationnement de l'électricité, environ un million de tonnes de capacité de production sont hors service depuis novembre", indique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

En janvier et février, la production a d'ailleurs été moins importante que celle du mois précédant, probablement en raison de ces contraintes de capacité, soutenant ainsi les prix, selon les analystes de Commerzbank.

La question est désormais "de savoir si la production va reprendre au fil de l'année", explique Thu Lan Nguyen.

Selon le Shanghai Metals Market, environ 50% de la capacité de production d'aluminium de la région chinoise du Yunnan est inutilisée depuis l'automne dernier, mais les alumineries devraient reprendre la production rapidement.

"La forte augmentation globale de la production industrielle" devrait ainsi conduire à une "expansion de l'offre d'aluminium" et à terme, peser sur les prix, tempère ainsi Thu Lan Nguyen.

Sur le LME, la tonne d'aluminium coûtait 2.310 dollars vendredi, contre 2.274,50 dollars sept jours plus tôt à la clôture.

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