par Sakura Murakami et Kiyoshi Takenaka

TOKYO, 2 janvier (Reuters) - Les autorités japonaises n'étaient pas en mesure mardi d'évaluer l'ensemble des dégâts causés par le puissant séisme et les répliques qui ont secoué la veille la côte ouest du pays, faisant au moins dix morts, détruisant bâtiments et routes, et provoquant des coupures d'électricité dans de nombreux foyers.

Les habitants de plusieurs zones côtières ont été contraints de fuir alors qu'un tsunami accompagné de vagues d'environ un mètre a été déclenché par le tremblement de terre, de magnitude 7,6, survenu lundi en milieu d'après-midi.

Des milliers de soldats, pompiers et policiers, venus de différents endroits du pays, ont été envoyés sur la péninsule de Noto, la zone la plus touchée, assez difficile d'accès.

Les opérations de secours sont rendues compliquées par les dégâts causés aux routes et par la fermeture d'un aéroport local, où des failles ont été constatées sur les pistes d'atterrissage.

Un grand nombre de trains et de vols ont été suspendus.

Les opérations de recherche et de secours des personnes affectées par le séisme sont "une course contre-la-montre", a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida lors d'une réunion d'urgence.

Il a fait savoir que les secouristes éprouvaient de grandes difficultés à atteindre le nord de la péninsule de Noto, citant l'état des routes, et que des aériennes montraient de nombreux incendies et de vastes dégâts causés aux bâtiments et infrastructures.

Selon la presse locale, plus d'une dizaine de morts ont été confirmées pour le moment, principalement dans la ville de Wajima, située proche de l'épicentre du séisme, où un incendie massif s'est déclaré lundi.

La police nationale a déclaré que six personnes ont été tuées, tandis que les pompiers ont rapporté que dix-neuf personnes étaient en arrêt cardiaque.

Plus de 140 répliques ont été détectées après le séisme, selon l'agence météorologique nationale, qui a prévenu que de fortes secousses pourraient encore survenir dans les prochains jours.

Via le réseau social X (anciennement Twitter), Emmanuel Macron a exprimé sa "solidarité" avec le Japon. "Cher Fumio Kishida, tu peux compter sur le soutien et l'aide de la France", a écrit le président français.

Son homologue américain Joe Biden a déclaré dans un communiqué que les Etats-Unis étaient disposés à fournir à Tokyo toute aide nécessaire après ce séisme.

Plus de 97.000 personnes ont reçu lundi soir l'ordre d'évacuer leurs habitations et de se diriger vers des enceintes sportives et des gymnases scolaires, traditionnellement utilisés comme lieux d'hébergement lors de catastrophes naturelles.

Une fois les alertes au tsunami levées, mardi, une grande partie de ces évacués ont pu retourner chez eux.

Quelque 33.000 foyers de la préfecture d'Ishikawa restaient toutefois privés d'électricité mardi matin, selon les données du site internet de Hokuriku Electric Power.

Selon la chaîne de télévision publique NHK, la plupart des zones du nord de la péninsule de Noto n'ont plus accès à l'eau. (Reportage Tim Kelly, Satoshi Sugiyama, Kantaro Komiya, Sakura Murakami, Chang-Ran Kim, avec le bureau de Tokyo; version française Nicolas Delame, Kate Entringer et Jean Terzian)