C’est l’exposition aux matières premières qui inquiète les opérateurs. Il faut dire que les établissements bancaires n’ont pas énormément communiqué sur le sujet et que, par défaut, les intervenants préfèrent solder le secteur. Ces deniers restent encore avec les stigmates de la crise financière de 2008. A cette époque, les banques étaient à l’origine de la crise avec les subprimes, cette fois-ci, elles subissent les conséquences de la crise du secteur pétrolier.

Avec les taux bas, voire négatifs, les banques n’ont pas une grande capacité à générer des revenus conséquents. Aux risques d’impayés se rajoute effectivement le risque de rendement avec des taux extrêmement faibles qui empêchent la génération de marges significatives. En conséquence, les « Credit Default Swap » (CDS) des banques européennes se sont fortement dégradés, laissant planer des doutes sur leur capacité à se refinancer efficacement sur le marché monétaire.


Explosion des CDS des trois banques françaises


Il convient de préciser que les banques n’ont jamais été aussi solides depuis l’intervention de la BCE après 2008. Le patron de JP Morgan vient de lancer un message fort sur le marché, en annonçant avoir acheté pour 25 millions de dollars d’actions de sa banque.
Ces groupes bancaires sont, par ailleurs, largement représentés dans les indices qui ont été, eux-mêmes, nettement survendus. Le secteur a donc été pénalisé fortement par la conjoncture boursière lourdement handicapée par la situation des fonds souverains qui pour équilibrer leurs finances ont dû céder beaucoup d’actifs. 

Néanmoins, la dette globale dans le secteur du  pétrole dépasse les 3000 milliards de dollars et seulement 500 milliards sont portés par les banques. La majorité de la dette se trouve, en effet, financée par le marché obligataire et le High Yield.
Les données comptables des banques principales européennes affichent toujours des ratios élogieux. Les fonds propres sont conséquents, (12 % des encours), le rendement des actions avoisine les 5 % alors que le ROE (rentabilité des capitaux propres) se situe à 9 %.
Des ratios protecteurs aux grandes dévalorisations anticipées par les investisseurs, à ce jour.
Les banques seraient-elles devenues des valeurs cycliques ?