Les droites de tendances sont très utiles pour déterminer des tendances, mais contrairement à certaines configuration graphique (et leur règle du balancier), elles ne permettent pas d’identifier des objectifs « potentiels ». La théorie chartiste s’est dotée de moyens permettant d’obtenir des objectifs qui s’avèrent parfois d’une grande précision. Parmi ces méthodes multiples, nous avons retenu les plus utilisées, accessibles sur la plupart des plateformes d’analyse technique : les retracements (de Gan et de Fibonacci) et les speedlines.

Les retracements
 
Les théoriciens sont partis du principe que toute tendance haussière ou baissière n’est jamais linéaire ; Les mouvements de marché sont composés de phases d’accélération et de consolidation que l’on appelle également retracement. On entend par retracement un certain pourcentage de correction de la dernière vague d’accélération.
 
L’objectif des retracements est de situer l’ampleur de la correction en donnant des niveaux de support/résistance.
Pour obtenir les zones de retracements, on applique à la dernière vague d’accélération (amplitude du dernier mouvement majeur) plusieurs pourcentages qui permettront d’identifier des zones de supports dans le cas d'un retracement d'une tendance haussière et des zones de résistances dans le cas d'un retracement d'une tendance baissière.
 
Il existe 3 types de ratios couramment utilisés par les traders :
 
Les retracements « classiques » : de 33%, 50% et 66 %.
 
Les retracements de Fibonacci :
Les nombres de Fibonacci sont notamment connus à travers leur application dans la théorie des vagues d'Elliott.
 
Fibonacci, mathématicien du début du XIII siècle, a découvert une série mathématique de chiffres qui possède des caractéristiques remarquables.
  • La somme de 2 nombres consécutifs est égale au nombre suivant : U(n) = U(n-1) + U(n-2) 
  • Lorsque n tend vers l'infini , le ratio entre un nombre et celui qui le suit est de 0,618 U(n-1) / U(n) = 0,618.
  • Le ratio entre un nombre et celui qui le précède est de 1,618 : U(n) / U(n-1) = 1,618. Le nombre 1,618 est appelé par les mathématiciens ''nombre d'or''.
Fibonacci a utilisé ce nombre d'or pour créer la suite de Fibonacci que l'on utilise en bourse avec les retracements suivants: 23.6 %, 38.2 %, 50%, 61.8 % et 100 %.
 
Les retracements de GANN : L'application des retracements de Gann repose sur les mêmes principes que ceux de Fibonacci La différence tient ici aux ratios utilisés. Gann a identifié plusieurs niveaux de retracements : 25%, 37.5% , 50% , 62.5% et 75% .
Selon Gann, certains niveaux sont plus importants que d'autres, il accorde une importance relative au retracement de 50%.

Regardons l’évolution du titre VALEO de 2007 à 2010.

Le titre s’est inscrit dans une tendance baissière de mars 2007 à janvier 2009. Le plus haut à 45,60 EUR et le plancher à 8,16 EUR constituent les extrêmes de la tendance et cette amplitude est utilisée pour calculer les zones de retracements selon les ratios de Fibonacci. 
Valeo a inversé sa tendance en janvier 2009 sur 8,16 EUR. La hausse alterne accélération et consolidation. L’objectif des retracements est de fixer des objectifs sous lesquels le titre est susceptible de consolider.
Le premier retracement (23,60%) indique un objectif à 17 EUR. Il est surprenant de constater que le titre a calé précisément sous ce seuil après une belle avancée haussière.
Le second retracement (38,20%) et le troisième (50%) ont eux aussi suscité des prises de bénéfices et une correction des cours.
 
Les retracements peuvent s’appliquer quelque soit l’horizon d’investissement. L’exemple suivant, du CAC 40 est en données horaires. Nous y avons appliqué 3 retracements de Fibonacci qui se révèlent d’une aide précieuse et dispense de tout commentaire !

Les droites de vitesse (ou speelines)

Le principe des droites de vitesse (ou speedlines)est identique à celui des retracements ; la différence tient au fait que les objectifs reposent sur des droites de tendances et non pas sur des supports/résistance comme nous l’avons vu avec les retracements.
En général, les speedlines sont composées de trois lignes de tendance. Lorsqu’une ligne est franchie, il existe une forte probabilité que les cours aillent tester la prochaine ligne. Lorsque les trois lignes sont dépassées, un plus haut ou un plus bas devrait être atteint
Elles présentent l’avantage de déterminer la durée du mouvement. Plus l’angle des droites de vitesse est étroit, plus le mouvement sera rapide.
Nous avons choisi en exemple le CAC 40 en données quotidiennes et un retracement de la vague de baisse de septembre 2008 à mars 2009.