Genève (awp) - Les difficultés se sont poursuivies pour le fabricant de composants électriques Lem au troisième trimestre 2019/20, clos à fin décembre. Malgré le ralentissement dans l'industrie automobile traditionnelle, le groupe genevois a généré une légère croissance et confirme ses objectifs annuels. Le coronavirus pourrait jouer les trouble-fête à l'avenir.

Le chiffre d'affaires s'est établi à 76,7 millions de francs suisses, en hausse de 0,8% sur un an, indique vendredi la société plan-les-ouatienne. La principale division, Industry, a vu ses recettes stagner (-0,1%) à 58,2 millions. Dans cette activité, les énergies renouvelables et le domaine Traction ont permis de maintenir les revenus en rythme annuel.

La progression est à chercher du côté de l'unité Automotive, dont les revenus ont gonflé de 3,8% à 18,5 millions, dopés par l'essor des véhicules à propulsion alternative. Dans un commentaire, Vontobel se félicite que les coupes dans les subsides gouvernementaux pour les voitures vertes en Chine n'aient pas eu d'impact négatif majeur sur les recettes.

Autre fait réjouissant, à l'échelle du groupe, les entrées de commandes ont bondi de 11,8% lors du troisième partiel, à 81,2 millions. Le rapport entre les nouveaux contrats pris et les facturations (book-to-bill) est passé à 1,06%, contre 0,95% douze mois auparavant.

Les deux divisions enregistrent des progressions de nouveaux contrats de plus de 10%, soit +11% pour Industry et +15,5% pour Automotive.

Le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) s'est en revanche détérioré de 3,8% à 14,6 millions. Le bénéfice net a été plus que doublé (+131%) à 26,9 millions, grâce à une effet fiscal exceptionnel.

Les recettes au troisième trimestre dépassent les prévisions les plus optimistes des analystes sollicités par AWP. L'Ebit, attendu en moyenne à 14,5 millions de francs suisses, est dans les clous.

Sur les neuf premiers mois de l'exercice décalé, le chiffre d'affaires a accusé un recul de 3,8% sur un an à 235,8 millions de francs suisses. Le déclin s'est révélé plus important pour la division Industry (-4,1%) que pour Automotive (-2,9%).

A fin décembre, la Chine restait le principal débouché de Lem, avec 80,2 millions de francs suisses de ventes, soit 34% du total, au coude-à-coude avec l'Europe (30,2%). L'Amérique du Nord représente 11,8% des recettes contre près d'un quart pour le reste du monde.

Manque de visibilité

Les frais de recherche et développement (R&D) ont gonflé de 7,9% pour se fixer à 21,9 millions et représentent plus de 9% des charges totales. L'Ebit a subi une baisse de 8,6% à 46,4 millions, également plombé par la principale division. La marge opérationnelle de Lem est restée solide malgré des coûts R&D qui ne cessent de croître, affirme l'analyste de Vontobel.

"Nos ventes au troisième trimestre ont légèrement augmenté par rapport à l'année dernière et, grâce à ces résultats sur neuf mois, nous sommes en phase avec nos perspectives pour l'année entière", explique le directeur général Frank Rehfeld, cité dans le communiqué.

Pour l'exercice décalé 2019/20, Lem table toujours sur des recettes de 310 millions de francs suisses et une marge Ebit proche de 20% (19,7% après neuf mois). Le groupe s'en sort bien alors que le contexte est difficile, résume Vontobel.

Au quatrième trimestre, l'épidémie de coronavirus en Chine pourrait avoir un impact négatif sur la marche des affaires. "Ils est encore trop tôt pour prévoir les conséquences", a précisé en conférence téléphonique M. Rehfeld, invoquant les festivités du Nouvel An chinois qui ne sont pas encore terminées et dont la durée varie.

A Shanghai, le gouvernement chinois a imposé une fermeture jusqu'au 9 février, avec de possibles répercussions sur la chaîne d'approvisionnement, a averti le patron de Lem.

A la Bourse, l'action Lem a terminé en hausse de 2,4% à 1460 francs suisses, dans un SPI en recul de 1,09%.

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