Encore de la retenue sur les small caps

Alors que les actions européennes surperforment les américaines depuis le début de l’année 2025, les petites valeurs, françaises comme européennes, parviennent à rebondir mais beaucoup plus lentement. Avec, comme en 2024, un phénomène de bridage d’autant plus puissant que les capitalisations sont petites.

Il faut dire que les grandes valeurs sont soutenues par des publications de résultats plutôt solides et que les indices de petites valeurs sont sous pondérés en secteurs recherchés en ce début d’année (luxe, banques, télécoms, défense).

Evolution, dividendes inclus, des indices d’actions françaises par taille de capitalisation depuis le 1er janvier 2025

 

Les prochaines semaines seront probablement décisives avec la perspective des élections en Allemagne après des années très difficiles pour l'économie et les petites valeurs allemandes et surtout la vague de résultats annuels en mars alors que février met les plus grandes entreprises sur le devant de la scène. A ce stade, concernant le CAC M&Small, c’est une baisse des résultats de l’ordre de 10% qui est attendue en 2024, avant un rebond de l’ordre de 14% en 2025 (contre respectivement +3% et +10% pour le CAC 40). Or, c’est bien une dynamique bénéficiaire supérieure en 2025 et au-delà qui permettrait d’amorcer un rebond durable des plus petites sociétés. Au-delà d’une correction de décote vis-à-vis des plus grandes sociétés (PE médian 2024 du CAC M&S à 11.7x vs 14.7x pour le CAC 40 – source Portzamparc au 18 février 2025).

Terminons par ce graphique qui montre la stagnation des petites et moyennes capitalisations depuis début 2018 alors que le CAC 40 (dividendes inclus lui aussi) est au plus haut et en progression de plus de 80%.

Evolution, dividendes inclus, des indices d’actions françaises par taille de capitalisation depuis le 1er janvier 2018

 

Les remarques générales

(Source : Quantalys, rapport mensuel des sociétés de gestion)

De façon générale, nous remarquons que :

  • Les fonds de la sélection ont donc affiché une performance moyenne de 2.2% en janvier 2025, le fonds Mirabaud Discovery Europe ex UK poursuivant sur son rythme effréné de 2024 (déjà +6.5% depuis le début de l’année).
  • Parmi les dossiers très détenus par notre sélection de fonds, on recense notamment GTT, Medincell, Wavestone, Sword, Aubay, Neurones, Robertet, Trigano, Guillin, Reway, Technip Energies, Precia, Mersen, Maire Tecnimont, SAF-Holland, Clinica Baviera, Theon International, Stef.

Les derniers arbitrages des pros

  • Indépendance Europe Small s'est renforcé en Vicat, Dassault Aviation et SAF-Holland et a réalisé deux nouveaux investissements en Derichebourg et Nexans. Indépendance France Mid & Small s'est allégé en Rheinmetall et Publicis pour des raisons de valorisation. Il s'est renforcé en Vicat qui est mal valorisée et a constitué deux nouvelles lignes en SEB et SAF Holland.
  • Gay-Lussac Microcaps a continué de renforcer « certaines valeurs que nous jugions trop faiblement valorisées. Ce fut notamment le cas de FOPE, société italienne spécialisée dans les bijoux haut de gamme, dont le chiffre d’affaires s’est affiché en croissance de 10% sur 2024. Les perspectives d’activités et les bons niveaux de marge nous semblent peu valorisés à c.7x l’EBIT. Ce fut également le cas de Vetoquinol, dont la publication du quatrième trimestre est ressortie en ligne avec le consensus. Surtout, la situation aux Etats-Unis semble s’améliorer pour le groupe, après une baisse de stocks chez les grossistes et des sujets de supply chain. Pour une raison similaire de valorisation et bien que les catalyseurs ne soient pas immédiats, nous avons renforcé la ligne Piscines Desjoyaux. Du côté des ventes, nos principaux allègements ont concerné le respect de nos poids cibles, en ligne avec notre gestion en budgets de risque. Nous avons par ailleurs volontairement écrêté notre exposition aux ESN, dont la visibilité nous apparait bien réduite pour la plupart d’entre elles. Nous avons ainsi cédé des titres Aubay et IT Link. Nous continuons de favoriser Neurones, dont les avantages compétitifs nous semblent importants et de nature à limiter l’ampleur du ralentissement.
  • Gay-Lussac Microcaps Europe a renforcé Lectra, Reway ou encore Sarantis. « Concernant la française Lectra, une rencontre récente avec l’équipe managériale a fait état d’un optimisme sur l’année à venir notamment concernant la bonne tenue des marges et la dynamique sur la dimension des revenus récurrents. Nous continuons d’être confiants sur le potentiel de hausse des marges d’ici 2027 et la montée en puissance de la part du chiffre d’affaires « SaaS » alors que la valorisation demeure sur des niveaux historiquement bas. Concernant l’italienne Reway, spécialisée dans les services de maintenance des infrastructures routières et ferroviaires, nous avons renforcé notre position au regard des fortes tendances en matière de besoin de maintenance, des opportunités de croissance externe et du levier financier qui reste significativement sous contrôle. Par ailleurs, le carnet de commandes continue de faire état d’une visibilité rare avec plus d’un milliard d’euros soit presque 4 années de chiffre d’affaires. Enfin, nous avons consolidé notre position sur la grecque Sarantis qui devrait continuer de bénéficier de la dynamique solide sur la consommation de base en Grèce en plus d’une valorisation attractive à nos yeux sur ces niveaux de prix. Outre cela, le management sait se montrer actif en rachat d’actions ces derniers temps avec plus de 4% du capital en auto-détention. Du côté des ventes, nous avons coupé notre position sur la danoise Brodrene A&O Johansen. Malgré une valorisation qui demeure attractive et une valeur cachée au bilan au regard du parc immobilier, nous jugeons la dynamique trop molle sur ce segment en plus d’un pincement sur les marges dans un contexte d’intensification concurrentielle pour conserver notre position. Nous avons préféré arbitrer vers des titres avec une meilleure dynamique en ligne avec notre process de gestion en « low vol/low beta/momentum ». Nous avons par ailleurs réduit notre position sur quelques italiennes comme Sanlorenzo ainsi qu’e-VISO. Les deux dans un souci de respect de nos poids en budget de risque. Nous maintenons notre confiance dans les fondamentaux et perspectives de ces valeurs ».

 

  • HMG Découvertes a profité du repli de Lumibird et Guillemot pour compléter ses positions. « Du côté des autres renforcements, on peut souligner des acquisitions de valeurs du secteur du conseil en technologies (Aubay, Assystem et Neurones) ou encore de certaines « microcaps » particulièrement délaissées en ce moment (Prodways (spécialiste des imprimantes 3D) ou SFPI (serrures et fenêtres, ventilation)). Enfin, deux situations « spéciales » ont été renforcées : Boiron, alors que la saison grippale s’avère cette année être assez sévère, et Believe (droits musicaux). Des profits très partiels ont été pris sur les lignes Lagardère et Aramis (véhicules d’occasion) tandis que deux positions du secteur de la santé étaient soldées lors de la progression de leur cours en fin de mois, Biomérieux et Philips ».

 

  • Tailor Actions Entrepreneurs a sous-performé son indice de référence (+3.9% vs +4.5%). « Le mois a connu des fortunes diverses avec la forte progression du fonds poussé par une grande partie des thèmes sur lesquels nous étions investis, notamment l’IA, à travers les semi-conducteurs, l’électrification et les infrastructures (centres de données). L’événement DeepSeek a donc porté un coup d’arrêt à la génération de performance. Les valeurs les plus impactées ont été : ASM International, BE Semiconductor, Suss Microtec, Nexans, Arteche. Le portefeuille a ensuite récupéré une partie de la performance abandonnée ».

 

NB : les fonds ont été sélectionnés selon leur performance sur longue période (nous avons retenu une durée de 5 ans, durée généralement retenue pour l’investissement dans les fonds actions), leur volatilité et leur forte pondération en petites valeurs françaises (minimum 20% du fonds).