Le numéro trois mondial de la publicité prévoit désormais un revenu net "globalement stable" à périmètre et changes constants alors qu'il anticipait jusque-là une croissance 2019 supérieure à celle de l'année précédente, soit +0,8% en excluant une activité en difficultés de visiteurs médicaux, Publicis Health Solutions, cédée depuis.

Le groupe basé à Paris continue de souffrir des réductions de coûts de ses grands clients du secteur de la grande consommation aux Etats-Unis, qui diminuent leurs budgets publicitaires et font pression pour réduire les honoraires.

Sur la période d'avril à juin, le revenu net de Publicis s'est établi à 2,23 milliards d'euros, signant, comme promis par le groupe, un retour à la croissance à données comparables à +0,1% mais inférieure aux attentes du marché (+0,7%).

Aux Etats-Unis, où Publicis réalise plus de la moitié de ses revenus, l'activité s'est contractée de 1,7% sur la période alors qu'en Europe, les revenus ont progressé de 2,4%, porté par les budgets décrochés au cours des mois précédents dont GSK et Fiat Chrysler Automobiles.

A titre de comparaison, l'américain Omnicom, numéro deux du secteur, a signé une croissance organique de 2,8% sur la période du deuxième trimestre.

"On a toujours notre problème, (...) on savait qu'on allait continuer à voir nos contrats sur la publicité traditionnelle aux Etats-Unis souffrir", a expliqué à des journalistes le président du directoire Arthur Sadoun, évoquant également le temps dévolu à la mise en oeuvre de la transformation du groupe pour le recentrer sur le conseil et la technologie.

LES PRÉVISIONS 2020 "ACTUALISÉES" DANS LES PROCHAINS MOIS

Le groupe a par ailleurs annoncé qu'il prévoyait d'"actualiser" dans les prochains mois ses prévisions à l'horizon 2020 après avoir tout juste bouclé le rachat de la société américaine de data Epsilon pour 4,4 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros).

Dans le cadre d'un plan stratégique dévoilé en mars 2018 après sa prise des commandes du groupe, Arthur Sadoun s'était notamment donné pour ambition d'atteindre une croissance organique de 4% en 2020, un objectif déjà jugé à l'époque ambitieux par le marché.

Publicis maintient toutefois sa prévision d'une amélioration de sa marge opérationnelle et d'une hausse de 5 à 10% de son bénéfice net courant par action à changes constants l'an prochain.

Pour 2019, il confirme par ailleurs viser une progression de son taux de marge opérationnelle de 30 à 50 points et une hausse de 5 à 10% du bénéfice net courant par action.

Lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, le groupe a toutefois précisé que l'amélioration attendue de la marge opérationnelle se situerait dans le bas de la fourchette, du fait de l'intégration d'Epsilon.

En Bourse, l'action de Publicis décroche par rapport aux titres de ses principaux concurrents depuis le début de l'année, avec pour conséquence un décote d'environ 40% par rapport au ratio PE d'Omnicom à un horizon 2020, selon les calculs de Kepler Cheuvreux.

(Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain, édité par Cyril Altmeyer)