* La Norvège veut réduire sa dépendance à l'égard du pétrole

* Les participations des groupes intégrés ne sont pas concernés

* Graphique: http://tmsnrt.rs/2tskfub (Actualisé avec précisions)

par Gwladys Fouche et Terje Solsvik

OSLO, 8 mars (Reuters) - Le fonds souverain norvégien, le plus grand au monde, va céder ses participations dans les sociétés d'exploration et de production de pétrole et de gaz, tout en continuant d'investir dans des entreprises possédant des raffineries et spécialisées dans l'aval, selon un plan gouvernemental dévoilé vendredi.

Le fonds précise à la fois qu'il ne réduira pas sa part dans Equinor - ex-Statoil - et que les compagnies pétrolières et gazières intégrées - soit toutes les "majors" - ne sont pas concernées par l'exclusion du fonds.

Fin 2018, il détenait une part de 2,45% dans Royal Dutch Shell, de 2,31% dans BP de 2,02% dans Total , de 0,99% dans Chevron et de 0,94% dans Exxon Mobil.

"Le gouvernement propose d'exclure des entreprises qualifiées de sociétés de prospection et de production du segment énergie du fonds afin de faire baisser le risque pétrolier dans son ensemble sur l'économie norvégienne", précise le ministère des Finances dans un communiqué.

Les groupes énergétiques représentaient 5,9% des investissements en actions du fonds à la fin 2018, soit environ 37 milliards de dollars, selon les données fournies par celui-ci. Mais une grande partie de ce montant est investi dans des entreprises intégrées plutôt que dans des entreprises plus petites spécialisées dans la production et l'exploration et producteurs dédiés.

Les participations des 134 entreprises que le fonds veut céder représentent environ 8 milliards de dollars, a précisé le ministère. Le fonds a déclaré que ce changement affecterait 1,2% de ses avoirs en actions.

"Les sociétés d'exploration et de production seront progressivement retirées du fonds", peut-on lire dans le projet du gouvernement, qui ne donne pas de calendrier pour le désinvestissement.

Parmi les entreprises concernées figurent Cairn Energy , Tullow Oil et Premier Oil, dont il détenait respectivement à fin 2018 1,92% du capital pour 22 millions de dollars, 2,1% pour 67 millions de dollars et 1,8% pour 12 millions de dollars.

Ce projet devrait obtenir le feu vert du Parlement, car la coalition de centre-droit au pouvoir en Norvège, y dispose d'une majorité.

Cette décision, censée réduire l'exposition du fonds aux variations des cours du pétrole, a accentué le recul de l'indice sectoriel européen < .SXEP> (-1,87%) vers 14h00 GMT, également plombé par la baisse des cours de l'or noir.

Le but de la manoeuvre, initiée par la banque centrale norvégienne, est de rendre le fonds moins vulnérable à une baisse permanente des cours du pétrole, et ce au moment où la part des actions dans le fonds est passée de 60% à 70%.

Le fonds, qui pèse 1.000 milliards de dollars (882 milliards d'euros), investit les revenus tirés de la production norvégienne de gaz et de pétrole et possède notamment des participations dans quelque 9.000 sociétés réparties dans 72 pays.

(Gwladys Fouche, Benoît Van Overstraeten et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat et Marc Joanny)