(Actualisé avec futures sur le CAC 40, plongeon des rendements en Europe)
    * Les marchés d'actions mondiaux plongent, choc en Italie
    * Des baisses de 8% attendues en Europe
    * L'Arabie saoudite baisse les prix de vente de son pétrole 
    * Les cours du brut chutent de près de 30%
    * Le taux US à 30 ans à moins de 1%, plus bas record pour le Bund à 10 ans

    par Blandine Henault
    PARIS, 9 mars (Reuters) - Les marchés financiers se dirigent vers un nouveau
lundi "noir", avec des replis de 8% attendus à l'ouverture des Bourses
européennes et une baisse spectaculaire des rendements obligataires, alors qu'un
choc pétrolier est venu s'ajouter à l'aggravation de la situation liée au
coronavirus.
    Les incertitudes géopolitiques augmentent également, l'armée sud-coréenne
ayant rapporté lundi que la Corée du Nord avait tiré en direction de la mer
plusieurs projectiles de courte portée.
    Les Bourses du Golfe chutent à nouveau lundi, les places boursières en Asie
affichant des reculs de 3% à 7% et les contrats à terme à Wall Street évoluant
en baisse de près de 5%.
    En Europe, les "futures" signalent une chute de 8,13% pour le CAC 40
parisien, de 8,62% pour le Dax à Francfort et de 8,54% pour le
FTSE à Londres. 
    La Bourse de Milan, qui a perdu 17% depuis le début de la crise sanitaire,
ouvrira comme à l'accoutumée en dépit du choc provoqué par le placement en
isolement d'une grande partie du nord du pays, dont la ville de Milan, la
capitale économique et financière du pays. 
    Des indications disponibles auprès de traders préfigurent un repli de près
de plus 11% pour le FTSE MIB à l'ouverture.
    Un responsable du Trésor italien a également indiqué à Reuters que le
calendrier des adjudications de dette restait inchangé. L'Italie émettra 6,5
milliards d'euros de dette à 12 mois mercredi et proposera des obligations à
moyen et long terme jeudi.
    Outre l'Italie, le bilan sanitaire lié au coronavirus n'a cessé de
s'alourdir au cours du week-end. En France, 1.126 cas sont désormais
comptabilisés et les rassemblements de plus de 1.000 personnes ont été
interdits.
    A l'échelle mondiale, plus de 107.000 personnes ont été contaminées par le
coronavirus dont l'impact sur l'économie mondiale ne fait plus de doute. La
Chine a annoncé samedi une chute de 17,2% de ses exportations en janvier-février
en rythme annuel.
    Avec le plongeon des marchés d'actions et du pétrole, de nouvelles craintes
surgissent sur le marché du crédit où certaines entreprises pourraient se
trouver en difficulté pour rembourser leur dette, observent plusieurs
intervenants de marché.
    
    PÉTROLE
    Les cours du brut sont en chute libre pour retomber à des plus bas depuis
février 2016 après l'éclatement de l'alliance entre l'Opep et la Russie qui
avait permis ces trois dernières années de soutenir les prix.
    Dans la foulée, l'Arabie saoudite a annoncé samedi une baisse du prix de
vente officiel pour le mois prochain de toutes ses qualités de brut vers toutes
les destinations. Selon deux sources à Reuters, le royaume, premier exportateur
mondial de pétrole, prévoit par ailleurs d'augmenter sa production de brut à
plus de 10 millions de barils par jour (bpd) en avril.
    Le baril de Brent plonge de 25% à 33,96 dollars et celui du brut
léger américain lâche 27% à 30,19 dollars.
    
    LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE :
    L'indice européen Stoxx du pétrole, qui a déjà perdu plus de 5%
vendredi, pourrait de nouveau chuter dans le sillage du plongeon des cours du
brut tandis que le secteur des transports et du tourisme reste en
première ligne dans la crise du coronavirus.
    
    EN ASIE 
    La Bourse de Tokyo a chuté de 5,07% lundi, sa plus forte baisse en
une séance depuis le 24 juin 2016.
    Les Bourses de Chine continentale ont perdu autour de 3%,
le Kospi à Séoul a lâché 4,19% et l'indice australien ASX 200 a chuté de
7,33%, sa plus forte baisse journalière depuis octobre 2008.
    
    A WALL STREET
    Vendredi, l'indice Dow Jones a cédé 0,98% à 25.864,78 points, soutenu
en fin de séance par des rachats à bon compte. Le S&P-500, plus large, a
perdu 1,71%, à 2.972,37 points et le Nasdaq Composite a reculé de 1,87%
à 8.575,62 points.
    L'indice CBOE de la volatilité, surnommé "indice de la peur" à Wall
Street, a atteint son plus haut niveau depuis août 2015 à 41,94 et il devrait a
priori connaître un nouveau pic lundi.
    
    TAUX
    L'aversion pour le risque et la perspective de nouvelles baisses de taux des
banques centrales continuent de provoquer des mouvements spectaculaires sur le
marché obligataire.
    Le rendement des Treasuries à 10 ans s'écroule de près de 40
points de base à 0,3409% après être tombé à un nouveau plus bas historique à
0,469%.
    Son homologue à 30 ans est tombé pour la première fois de son
histoire sous 1%, à 0,7202%. 
    En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans chute de 12
points de base, pour s'enfoncer à -0,854%, un plus bas record.
    
    CHANGES
    Le plongeon des rendements obligataires américains continue de peser sur le
dollar : l'indice mesurant ses fluctuations face à un panier de devises de
référence perd plus de 1%.
    L'euro grimpe de 1,5% pour revenir à plus de 1,146 dollar, à un plus
haut depuis janvier 2019. Le yen s'envole de plus de 3% face au dollar, à 102,
un niveau qu'il n'avait pas atteint depuis novembre 2016.
    Les devises très corrélées aux matières premières, comme le dollar
australien et le rouble russe