Les principales Bourses européennes évoluent dans le désordre mercredi dans la matinée après une avalanche de résultats d'entreprises et la prudence de rigueur avant les annonces de la Réserve fédérale.

Vers 08h15 GMT, le CAC 40 parisien surperforme les autres indices européens avec une progression de 0,79% à 4.967,69 points, à la faveur des résultats bien accueillis de Kering. À Francfort, le Dax cède 0,09%, ralenti par les annonces de BASF et à Londres, le FTSE avance de 0,31%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro progresse de 0,11%, le FTSEurofirst 300 de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,1%.

La Réserve fédérale américaine annoncera sa décision monétaire à 18h00 GMT et son président Jerome Powell s'exprimera peu après. Si les marchés n'attendent pas d'annonce fracassante, la banque centrale américaine pourrait cependant laisser entrevoir des mesures qu'elle déploierait en septembre ou au cours du quatrième trimestre.

"Compte tenu des inquiétudes concernant la deuxième vague d'infections, les marchés pensent que la Réserve fédérale adoptera probablement une position accommodante", a déclaré Yujiro Goto chez Nomura Securities.

Le regain de contaminations au coronavirus se poursuit aussi bien aux Etats-Unis, au Mexique où en encore en Chine, qui a comptabilisé un record quotidien de nouveaux cas depuis trois mois.

VALEURS

Après avoir été plombé par les résultats de LVMH mardi, le CAC 40 est maintenant dopé par un autre géant du luxe: Kering (+4,93%). Le propriétaire de la marque Gucci est en tête de l'indice parisien après avoir annoncé un recul moins prononcé qu'attendu de son chiffre d'affaires trimestriel.

Il est suivi par Schneider Electric (+4,49%), Capgemini (+4,05%) et Carrefour (+1,47%), dont les publications ont également plu aux investisseurs.

Renault cède 2,10% dans le sillage de son partenaire japonais Nissan (-10,4% à Tokyo) qui a dit anticiper une perte d'exploitation record de 4,5 milliards de dollars pour l'année et le plus faible chiffre d'affaires depuis dix ans en répercussions de la crise sanitaire.

Du coté du SBF 120, Spie, Maisons du Monde et M6 se distinguent avec des gains supérieurs à 8% après leurs résultats et prévisions; en revanche, Eurazeo (-4,76%) trébuche après avoir fait état d'une perte semestrielle nette de 390 millions d'euros.

Dans le reste de l'Europe, le groupe chimique BASF lâche 4,92% à Francfort après avoir déclaré n'être toujours pas en mesure de fournir des prévisions pour l'ensemble de l'année en raison de la pandémie.

A Londres, Barclays perd 3,86% après avoir annoncé des provisions pour pertes supérieures aux attentes.

WALL STREET

Les futures sur indices américains sont en petite progression après la clôture négative de mardi, une séance pénalisée par des résultats mitigés et des incertitudes liées à la pandémie et aux négociations au Congrès sur le plan de relance.

L'indice Dow Jones a cédé 0,77%, le S&P-500 a perdu 0,65% et le Nasdaq Composite 1,27%.

La majorité républicaine au Sénat a présenté lundi sa version d'un plan de soutien de 1.000 milliards de dollars (850 milliards d'euros) à l'économie face à l'épidémie mais la proposition a suscité une opposition immédiate de la part des démocrates, qui jugent ce plan insuffisant, et de certains républicains, qui l'estiment à l'inverse trop coûteux.

Aux valeurs, certains résultats ont été sanctionnés parmi lesquels ceux du conglomérat industriel 3M (-4,84%), qui a publié un bénéfice et un chiffre d'affaires sous les attentes, et de McDonald's (-2,5%).

A l'inverse, Pfizer a pris 3,94%, le géant pharmaceutique ayant relevé ses prévisions pour 2020 après avoir fait état de résultats trimestriels meilleurs qu'attendu.

Les investisseurs suivront plus tard la publication des résultats de Boeing, General Electric ou encore Facebook.

EN ASIE

Au Japon, l'indice Nikkei a reculé de 1,15%, pénalisé par le renchérissement du yen et des résultats décevants, dont ceux de Canon (-13,5%), qui tombe à un creux de 21 ans après avoir accusé la première perte trimestrielle de son histoire.

Par ailleurs, l'agence de notation Fitch a indiqué maintenir la note longue du Japon à "A" mais dégrader sa perspective de crédit à "négative" contre "stable", mettant en avant l'importante contraction subie par la troisième puissance économique mondiale du fait de la crise sanitaire.

Les Bourses chinoises sont en hausse sur des rachats à bon compte après la nette baisse de la semaine passée, selon les analystes. Le CSI 300 des grandes capitalisations a gagné 2,4% et le composite à Shanghai 2,1%.

CHANGES/TAUX

L'indice dollar, qui mesure son évolution face à un panier de devises de référence, baisse de 0,23% avant les annonces de la Fed.

L'euro avance de 0,39% à 1,176 dollar et se rapproche du pic de deux ans atteint lundi à 1,1781.

Le rendement des Treasuries à dix ans est stable à 0,5888%, après avoir cédé près de trois points de base la veille en réaction notamment aux inquiétudes liées au plan de relance aux Etats-Unis. Son équivalent allemand est également inchangé, à -0,504%.

PÉTROLE

Les cours pétroliers évoluent en légère hausse après la baisse inattendue des stocks de brut américain selon les chiffres de l'American Petroleum Institute (-6,8 millions de barils contre +375.000 attendus par le consensus).

Le baril de Brent monte de 0,58% à 43,47 dollars et celui de brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,44% à 41,22 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)

par Laetitia Volga