Zurich (awp) - Oerlikon a souffert au premier semestre des effets de la pandémie de coronavirus sur ses activités. Pour remonter la pente, la direction a accéléré son programme d'économie avec la suppression de 800 postes. Le groupe industriel entrevoit des lueurs d'espoirs en Asie et en Europe.

"Nous avons accéléré nos efforts de productivité pour limiter l'impact de la pandémie sur le groupe", a affirmé le directeur général Roland Fischer. Grâce à ces mesures, le groupe schwyzois a "considérablement" réduit ses coûts, a-t-il ajouté mardi dans un communiqué.

Sur les six premiers mois de l'année, les entrées de commandes se sont réduites de 20,1% sur un an à 1,08 milliard de francs suisses, tandis que le chiffre d'affaires a perdu 21,5% à 1,04 milliard.

La rentabilité du groupe a été mitigée. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) opérationnel a chuté de 47,7% à 114 millions de francs suisses et la marge a baissé de 5,5 points à 10,9% notamment en raison de coûts de restructuration de 21,4 millions.

Dans ce contexte difficile, le groupe a réussi l'exploit de ramener sa perte nette à 32 millions, après 99 millions au premier semestre 2019. Il y a un an, le résultat net d'Oerlikon avait été affecté par un correctif de valeur de 284 millions de francs suisses.

Les deux divisions du groupe ont subi l'impact de la crise. L'unité Surface Solutions a vu ses entrées de commandes dégringoler de 24,7% à 571 millions de francs suisses et les ventes péricliter de 21,8% à 587 millions. L'Ebitda opérationnel s'est pour sa part effondré de 55,3% à 56 millions.

Cette branche a souffert de l'impact quasi généralisé du coronavirus sur l'industrie, que ce soit l'aéronautique, l'automobile et l'énergie. Selon M. Fischer, un léger mieux s'est cependant dessiné à la fin du deuxième trimestre dans l'automobile et les composants de précision en Chine et en Allemagne.

Manmade Fibers a limité le repli des entrées d'ordres avec une baisse de 14,1% à 510 millions de francs suisses, mais les recettes ont également nettement baissé de 21,2% à 452 millions. L'Ebitda opérationnel a lui chuté de 38,6% à 56 millions.

La division a bénéficié d'un rebond rapide en Chine et de la demande pour les unités de production de textiles non tissés, utilisés pour la production de masques de protection contre le Covid-19, a détaillé le patron.

50 postes en moins en Suisse

Ces chiffres sont plus ou moins répondu aux attentes. Alors que les entrées de commandes ont dépassé de peu les prévisions des analystes consultés par AWP, les ventes ont été quasiment conformes. A 92 millions de francs suisses après les coûts de restructuration, l'Ebitda a exactement atteint la cible des spécialistes.

Pour faire face aux difficultés, la société a accéléré son programme d'économies, dévoilé début mai, prévoyant la suppression de 800 postes. Quelque 400 emplois ont déjà été biffés et d'ici la fin de l'année le groupe prévoit d'en supprimer 700, dont 50 en Suisse et au Liechtenstein.

En première partie d'année, le groupe a réduit ses coûts d'exploitation de 90 millions de francs suisses et les investissements de 18 millions. Dans l'ensemble, les mesures initiées par Oerlikon permettront de réaliser des économies annuelles de 60 millions.

Dans l'immédiat, elles permettront d'améliorer "considérablement" les marges au second semestre. Oerlikon a par ailleurs maintenu son objectif à moyen terme d'une marge Ebitda de 16% à 18%.

Les analystes de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) n'ont pas été surpris par la déconfiture du groupe, soulignant dans un commentaire des entrées de commandes et une rentabilité opérationnelle en accord avec le marché.

Baader Helvea a adopté une approche plus prudente, avertissant que la division Surface Solutions demeurait "en mode restructuration". La refonte de cette activité, pour notamment réduire les coûts d'exploitation de plus de 90 millions de francs suisses, est en avance sur le calendrier.

A la Bourse, l'action Oerlikon a fini sur un gain de 1,4% à 7,9 francs suisses, dans un SPI en baisse de 0,60%.

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