Les ventes nettes ont progressé de 2,6% à 16,50 milliards de dollars (14,10 milliards d'euros) sur le trimestre clos fin juin. Les analystes anticipaient en moyenne 16,54 milliards de dollars.

Les groupes de produits de grande consommation ont du mal à augmenter leur chiffre d'affaires en raison de l'évolution des pratiques des consommateurs, beaucoup d'entre eux se tournant vers de nouvelles marques ou modifiant leurs habitudes.

P&G et ses concurrents sont également durement affectés par la hausse des coûts de transport et des matières premières, notamment de la pâte à papier utilisée pour les couches et les produits en papier tissu.

Le géant américain, qui compte l'investisseur activiste Nelson Peltz parmi ses actionnaires, a dit que des réductions de coûts et des prix en hausse contribueraient à une croissance organique et un bénéfice brut plus élevés au second semestre de l'exercice fiscal 2019 qu'au premier.

Le titre, après avoir ouvert en baisse, gagnait 0,34% à 80,47 dollars à Wall Street dans la matinée.

P&G va augmenter les prix des couches Pampers de 4% en moyenne en Amérique du Nord et a commencé à avertir les distributeurs d'une hausse de 5% des marques de papier tissu Bounty, Charmin et Puffs.

Ces augmentations pourraient être mal reçues par les distributeurs américains, qui ont drastiquement réduit les prix et les niveaux de stocks pour résister à la concurrence d'Amazon.

"P&G a annoncé des augmentations de prix de 4 à 5% aux Etats-Unis, son principal marché, mais il reste à savoir si ces prix tiendront dans l'environnement actuel", écrit dans une note Bonnie Herzog, analyste chez Wells Fargo.

Pour l'exercice fiscal 2019, le groupe table sur une progression de son bénéfice brut par action de 3 à 8%, soit 4,45 dollars en milieu de fourchette. Les analystes attendaient en moyenne 4,39 dollars, selon le consensus Thomson Reuters I/B/E/S.

MOINS DE RASAGES

Le groupe américain a réduit de 3% les prix de ses produits de rasage pour regagner les parts de marché perdues face à de nouveaux entrants comme Dollar Shave Club. Les ventes de la division Grooming ont diminué de 1% à 1,65 milliard de dollars et de 1% également en volumes.

Le directeur financier Jon Moeller a expliqué ce recul par le fait que les clients se rasaient moins fréquemment, mais a ajouté que les baisses de prix avaient permis de regagner du terrain.

La contraction du marché au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique latine a pesé sur le chiffre d'affaires généré par les soins pour les bébés, les femmes et la famille (Baby, Feminine & Family Care), entraînant une baisse de 2% des ventes de cette entité, deuxième plus forte contributrice au chiffre d'affaires du groupe.

Le bénéfice net part du groupe a baissé à 1,89 milliard de dollars, soit 72 cents par action, au trimestre clos le 30 juin, contre 2,22 milliards ou 82 cents par action un an plus tôt.

Hors éléments exceptionnels, le bénéfice ressort à 94 cents par action, supérieur au consensus qui était à 90 cents.

(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Véronique Tison)

par Richa Naidu et Nivedita Balu