Cette plainte en nom collectif, la plus importante jamais examinée en Angleterre, a été déposée mardi pour le compte de 235.000 personnes et organisations brésiliennes, dont des municipalités, des sociétés de services aux collectivités, des tribus autochtones et l'Eglise catholique, selon le cabinet d'avocats SPG Law.

Porte-parole de BHP, Neil Burrows a déclaré que le groupe avait l'intention de se défendre contre cette plainte déposée à Liverpool.

La rupture de la digue du bassin de retenue de Fundao, sur un site exploité par la coentreprise Samarco formée par BHP et Vale, avait déversé environ 40 millions de mètres cubes de boue toxique sur des villages de l'Etat de Minas Gerais, provoquant la mort de 19 personnes, et gravement pollué le fleuve Rio Doce, jusqu'à son embouchure dans l'océan Atlantique 650 km plus loin.

Les plaignants affirment que BHP, plus grand groupe minier au monde par la capitalisation boursière, était informé des risques croissants concernant la sécurité du site mais avait choisi d'ignorer les mises en gardes répétées d'experts indépendants et d'augmenter la production de minerai de fer, privilégiant ainsi ses bénéfices au détriment de l'environnement et des vies humaines.

"Mû par son inquiétude face à la baisse de ses revenus en raison de la chute des cours du minerai de fer, le groupe a pris des risques, augmenté sa production et fermé les yeux sur les dangers qui ont finalement coûté des vies et détruit des communautés", a déclaré Tom Goodhead, associé à SPG Law.

"BHP a été terriblement négligent dans son devoir de vigilance et les dommages et intérêts réclamés sont tout à fait à la mesure de la catastrophe que l'entreprise a provoquée (...)", a-t-il ajouté.

En 2016, 22 personnes ont été inculpées au Brésil pour la rupture de cette digue. L'an dernier, BHP et Vale ont accepté de verser 20 milliards de reais (4,4 milliards d'euros) pour financer la réparation des dégâts écologiques et sociaux provoqués par cette catastrophe. D'autres plaintes, dont une en réparation civile de 40 milliards de dollars, sont actuellement suspendues.

BHP a aussi négocié un réglement amiable avec des investisseurs américains mais fait toujours face à une plainte d'actionnaires en Australie. Le groupe a rejeté toutes les accusations portées à son encontre, ainsi que contre ses actuels et ses anciens salariés.

(Claude Chendjou pour le service français, édité par Bertrand Boucey)

par Kirstin Ridley et Barbara Lewis

Valeurs citées dans l'article : BHP Group Ltd, Vale, BHP Group PLC