Pendant que Wall Street enchaine les nouveaux points hauts historiques, la volatilité des changes enregistre de nouveaux records de faiblesse. Une conséquence logique liée aux stratégies interventionnistes des grandes banques centrales et au retour de l’apaisement dans plusieurs dossiers au cœur de l’actualité des marchés.

Divorce ordonné entre Londres et Bruxelles, nouveau traité nord-américain (USA-Canada-Mexique), accord partiel entre Pékin et Washington, l’aversion au risque est définitivement malmenée en ce début d’année. Dans un élan de bonne volonté, les Etats-Unis ont de surcroît retiré la Chine des pays manipulant leur devise. Même l’escalade redoutée sur le front géopolitique, après l’assassinat d’un général iranien ordonné par l’administration Trump, n’aura finalement pas mis le feu aux poudres.

Du coté des politiques monétaires, les dernières minutes de la FED ont confirmé la sérénité et l’unité du comité. Les argentiers américains comptent en effet profiter de la solidité des statistiques économiques sur fond d’inflation modérée pour passer en pilotage automatique en 2020, une tradition outre-Atlantique en année électorale.

A Francfort, le compte-rendu de la BCE a révélé que les gouverneurs de l’institution se disent certes « attentifs » aux effets secondaires de leur politique expansionniste mais néanmoins « confiants » quant à la marge existante pour baisser encore les taux. L’inflation des Dix-Neuf progressent de +1.3% sur un an au mois de décembre, toujours loin de la cible de la banque centrale, garante de la stabilité des prix (proche mais inférieure à 2%).

Graphiquement, en donnés hebdomadaires, la paire phare du marché n’échappe pas à la torpeur généralisée et l’Euro reste coincé entre 1.1182 et 10939 USD depuis septembre dernier. Bien calée sous sa moyenne mobile à 50 semaines, on voit cependant toujours mal comment les divergences persistantes entre la FED et la BCE pourront permettre à la monnaie unique de s’apprécier en 2020.