Toujours chahutée par les divergences de politique monétaire entre les deux grandes banques centrales ainsi que par le contexte politique européen, la monnaie unique continue cependant d’afficher une belle résilience.
Bien qu’il semble déjà intégré que la Réserve Fédérale américaine relèvera une nouvelle fois ses taux au mois de décembre, la BCE va de son côté prolonger son programme d’assouplissement quantitatif en 2018. Francfort réduira certes ses rachats d’actifs de 60 à 30 milliards mensuels de janvier à septembre prochain mais cela illustre le fossé qui existe entre les politiques menées des deux côtés de l’Atlantique. Mario Draghi l’a d’ailleurs martelé en conférence de presse, les taux resteront bas « bien après » la fin du QE, une façon de reporter l’échéance aux calendes grecques.

Si les Etats-Unis bénéficient d’une croissance robuste, mais aussi de la perspective d’une demande boostée par les dégâts liés aux catastrophes naturelles ou même de l’espoir d’une réforme fiscale, l’Union monétaire pâtit en revanche d’une inflation toujours trop éloignée de la cible de la BCE et de nouveaux développements sur le front politique.

Après l’exil en Belgique de Carles Puidgemont, chantre de la rébellion catalane, le regard inquiet des investisseurs se tournent désormais vers l’Allemagne, première économie européenne, où Angela Merkel vient d’échouer à former une coalition gouvernementale. Affaiblie à l’occasion des dernières législatives, la Chancelière n’a pas su réunir suffisamment d’alliés pour s’assurer une majorité au Parlement et de nouvelles élections pourraient ainsi être organisées outre-Rhin.

Graphiquement, malgré un retour éphémère sous 1.16, qui aura permis au marché de décourager une partie des acheteurs, l’Euro résiste plutôt bien à l’actualité et s’appuie de nouveau sur un support significatif à 1.1726 USD. A quelques semaines de la fin de l’année, nous n’attendons plus de mouvement majeur sur la parité en 2017.